Afrique

Centrafrique : la crise humanitaire s’intensifie

- L’ONU tire la sonnette d’alarme.

Lassaad Ben Ahmed  | 19.10.2020 - Mıse À Jour : 23.10.2020
Centrafrique : la crise humanitaire s’intensifie

Central African Republic
AA / Peter Kum

Des millions de civils sont menacés d’insécurité alimentaire et de violence en République centrafricaine a averti, lundi, le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies en République centrafricaine, Ndiaye Mankeur, dans un rapport destiné au Conseil de sécurité.

« La situation humanitaire a continué de se détériorer sous l’effet des tensions inter-communautaires, des affrontements entre groupes armés et des attaques perpétrées contre des civils et des humanitaires. Plus de la moitié de la population, soit 2,6 millions de personnes, a eu besoin d’une aide humanitaire », a affirmé Ndiaye Mankeur, représentant spécial du secrétaire général et Chef de la mission onusienne en Centrafrique, Minusca.

Selon ledit rapport, « quelques 2,4 millions de personnes souffrent d’une insécurité alimentaire grave, parmi lesquelles 750 000 sont dans une situation d’urgence » et « la crise sanitaire de la Covid-19 a aggravé les vulnérabilités existantes et la crise humanitaire dans le pays ».

Au 1er octobre, l’ONU estime que près de 659 000 Centrafricains étaient déplacés et 623 909 autres vivaient en tant que réfugiés dans les pays voisins tels que le Cameroun, le Tchad et le Congo.

Les violations perpétrées par certains groupes armés, couplées à des pluies diluviennes ont limité l’accès routier à certaines zones, empêchant les travailleurs humanitaires d’atteindre les personnes dans les besoins. La pandémie de coronavirus a rendu l’organisation de cette aide plus complexe mais aussi d’autant plus cruciale.

« La République centrafricaine a continué d’être un des lieux les plus dangereux au monde, en ce qui concerne les travailleurs humanitaires. En 2020 ont été recensées 267 attaques contre des agents humanitaires, qui ont fait 2 morts et 20 blessés, soit une baisse par rapport aux 388 faits qui se sont déroulés l’année dernière, à la même période », a souligné le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU.

Selon Ndiaye, la Minusca a fait preuve d’une grande fermeté afin de dissuader les attaques contre les civils par des mouvements rebelles.

« Des mesures d’atténuation des dommages ont été intégrées au stade de la planification pour empêcher que les civils ne pâtissent des opérations menées contre les groupes armés », a-t-il indiqué.

Malgré la signature d’un accord de paix en 2019, la République Centrafricaine demeure affectée par les conflits entre groupes armés et par les crimes avec violence.
Les besoins de base des civils ainsi que leurs besoins en matière de protection sont énormes et les cas de violences sexistes sont nombreux.

Les violences entre groupes armés et à l’encontre des civils, ciblant les écoles, les établissements de santé et les sites accueillant les personnes déplacées à l’intérieur du pays, ont poussé des milliers de personnes à la fuite depuis le début du conflit en 2013 après le coup d’Etat ayant renversé Francois Bozizé.
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