Afrique

Burundi: En mars, ‘’le ciel aurait puni les hommes"

- Habituellement calme, le mois de mars s'est accompagné, cette année au Burundi, par des vents violents, des pluies torrentielles et des inondations, faisant 16 morts et plusieurs blessés, selon un bilan officiel.

Nadia Chahed  | 06.04.2017 - Mıse À Jour : 06.04.2017
Burundi:  En mars, ‘’le ciel aurait puni les hommes"

Bujumbura


AA/ Bujumbura/ Yvan Rukundo

Un vent de colère souffle depuis plus de deux années sur ce petit pays d'Afrique de l'Est qu'est le Burundi. Aux crimes fratricides occasionnés par des violences qui ont fait plus d'un millier de morts et poussé plus de 414 700 personnes à fuir le pays, d'après un rapport de l’Office des Nations unies pour les réfugies(UNHCR) vient s'ajouter la rageur de Dame Nature.

Habituellement calme, le mois de mars s'est accompagné, cette année, par des vents violents, des pluies torrentielles et des inondations, faisant 16 morts et plusieurs blessés, selon un bilan officiel.

Une quarantaine de personnes ont, en outre, été blessées, plus de 500 maisons détruites et des centaines d'hectares endommagés dans différentes régions du pays, à cause des intempéries de mars, d'après un bilan global fourni par la police.

- La capitale, le Nord et l'ouest dans le viseur du ciel

Interrogé par Anadolu, Pierre Nkurikiye, porte-parole de la police burundaise a affirmé que les pluies torrentielles du 16 au 17 mars ont, à elles seules, fait huit morts dont 5 enfants, sur la colline de Gafumbegeti (province de Cibitoke), dans l'ouest du pays,

Une autre victime a été emportée par les courants d’eau à Kinyankonge, dans la mairie de Bujumbura, tandis que deux autres ont perdu la vie dans ces intempéries à Butihinda, dans le nord-est du pays.

Impitoyable nature, 125 maison ont encore été détruites à Buterere, 37 à Carama (mairie de Bujumbura), 11 dans la commune Mutimbuzi, en province de Bujumbura et plus de 100 à Muyinga.

Cette situation a poussé 350 familles de la capitale et environs à se déplacer pour trouver refuge dans les locaux de l’école primaire Bumwe située dans la Commune de Ntahangwa, au nord de Bujumbura.

Le 25 mars dernier, des pluies torrentielles ont, par ailleurs, entraîné l'effondrement d'une église , dans la zone Muramba (province de Bubanza), ouest du pays, faisant six morts. Deux jours plus tôt, Denis Niyomuhanyi, administrateur de la commune Mutaho, en province de Gitega, avait établi un bilan de deux écoliers blessés, 17 maisons et huit classes détruites et des centaines d' hectares cultivés endommagés. Plus de 1000 élèves se sont aussi retrouvés privées de classes.

- Soupirs et colère

Les Burundais affectés peinent à prendre leur mal en patience et interprètent à leur manière ces violents changements climatiques. « Durant ce mois de mars 2017, le ciel n’a pas été gentil ; c'est comme s'il voulait punir certains forfaits humains », se lamente une vielle femme qui dit avoir tout perdu à cause des pluies. "Nous n'avons rien à se mettre sous la dent, nous dormons presque sous la belle étoile sans couverture », soupire la dame.

Bukuru, un autre déplacé dont la maison a été emportée par les eaux lors des pluies du 16 mars déplore, lui aussi, les conditions précaires de ses jours à l'école.

Appelant les populations au calme à la patience, Martin Nivyabandi, ministre en charge de la Solidarité nationale a, pour sa part, rattaché ces déluges au phénomène El Nino ( terme désignant un phénomène climatique particulier).

Il a néanmoins reconnu que cette situation risque d’empirer la situation de famine déjà signalée dans certains coins du pays, du fait des dégâts enregistrés dans les champs de haricots, de bananiers, de pomme de terre, etc.

Depuis le dépôt de la candidature de Pierre Nkurunzia, en avril 2015, pour un troisième mandat non-constitutionnel, le Burundi est secoué par une crise politique émaillée de violences. Ces violences ont accéléré la marche de ce pays vers le précipice.

Dame Nature serait-elle, au demeurant, insurgée contre bien des tares humaines dans ce pays où l'on assiste fréquemment, ces derniers temps, à des exactions et atrocités rappelant des temps révolus?

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