Afrique

Burkina Faso: Un mémorial en l’honneur de Thomas Sankara

Devenue une véritable icône pour la jeunesse burkinabée et africaine, Thomas Sankara aura bientôt un mémorial dans la Capitale.

Esma Ben Said  | 05.10.2017 - Mıse À Jour : 06.10.2017
Burkina Faso: Un mémorial en l’honneur de Thomas Sankara

Burkina Faso

AA/Ouagadougou/Olympia de Maismont

Porté par un groupe d'acteurs de la société civile africaine et internationale rassemblant des écrivains, des cinéastes, des artistes, des compagnons de lutte de la révolution d’août 1983, le mémorial de Thomas Sankara devra être érigé au Conseil de l’entente dans la capitale burkinabée.

Ce lieu est symbolique, car c’est là où siégeait le Conseil national de la révolution, mais c’est également là où a été assassiné, le 15 octobre 1987 (il y a, donc, trois décennies), l’ancien chef d’Etat burkinabé, Sankara.

Le montant exact de ce projet de mémorial n’a pas été dévoilé, mais il devrait coûter quelque millions de dollars, selon certaines estimations.

Pour financer cette opération, le comité international pour le mémorial Thomas Sankara a souhaité que le peuple mette la main au portefeuille.

«La construction du mémorial fonde d’abord son espoir sur la volonté, la détermination et l’engagement du peuple à travers les souscriptions populaires», a déclaré le colonel Bernard Sanou, président du Comité et ancien compagnon de lutte de Sankara.

«Notre slogan est : un projet populaire pour un homme du peuple», a-t-il expliqué, lors de la cérémonie officielle de lancement des souscriptions populaires pour le mémorial.

Pour ce faire, beaucoup de moyens ont été mis en place, des virements bancaires, la possibilité de donner des enveloppes dans plusieurs lieux de la capitale burkinabée et surtout des comptes «orange-money» et «mobi-cash» permettant à tous d’envoyer de l’argent via les téléphones portables.

Présent à la cérémonie de lancement aux côtés du président burkinabé, l’ancien président ghanéen, John Jerry Rawlings, a rappelé dans un long discours les combats de Sankara, tels que celui contre l’impérialisme occidental.

«Sankara était un leader qui inspirait, parce qu’il travaillait en union avec le peuple […] Sankara croyait en l’indépendance, préférait que le Burkina Faso se débarrasse de l’aide internationale et autres intervention occidentales qui sont, avec le temps, devenues des extensions du colonialisme. Les ressources du Continent sont incalculables et le temps est venu pour nos pays d’accéder à ces ressources pour que les Africains en bénéficient», a déclaré Rawlings devant les ovations du public.

Saluant l’initiative de construire ce mémorial, l’ancien chef d’Etat ghanéen a tenu à ajouter «Nous devons tous honorer le président Sankara, pas seulement à travers des monuments et des références historiques, mais aussi à travers la manifestation du peuple à oser faire ce qui est bon et se comporter en citoyen. Car vous, en tant qu’individus, avez le pouvoir de changer les choses».

La cérémonie de lancement, qui marque le début des commémorations des 30 ans de l’assassinat de Sankara, s’est tenue lundi et a été suivie d’un grand concert populaire donné par de nombreux artistes tels que : Awadi (Sénégal), Djeneba Seck (Mali) et Smockey et Sams’K le Jah (Burkina Faso).

Le choix de la date du 2 octobre n’est d’ailleurs pas anodin, car c’est à cette date en 1983 que Thomas Sankara a prononcé son célèbre discours d’orientation politique (DOP).

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