
AA/ Le Caire/ Hussein al-Qabani
Le Président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a annoncé mardi, qu’il renonçait à la moitié de son salaire, de l’ordre de 5900 dollars, ainsi qu'à la moitié de ses biens, y compris ceux hérités de ses parents, pour le compte de l’Etat.
Lors de son allocution à l’occasion de la cérémonie de remise des diplômes à l’Académie militaire (nord du Caire), al-Sissi a soutenu que la région arabe relève de la responsabilité des Egyptiens. Il a invité ses compatriotes, de l’intérieur et établis à l’étranger, de soutenir l’Egypte.
parlant de la situation intérieure, le Président égyptien a indiqué que lundi dernier il y avait une débat de six heures autour du budget de l’Etat pour l’exercice 2014-2015. Il a dévoilé qu’il a décliné une offre ( sans la spécifier) «qui relève des générations futures», a-t-il soutenu. Al-Sissi s’est opposé à l’adoption du projet du budget de l’Etat présenté par le gouvernement à cause de l’ampleur du déficit budgétaire. «Ceci mérite des mesures (qu’il n’a pas annoncées) et le peuple est appelé à endurer plusieurs difficultés au cours de la prochaine période », a-t-il souligné.
« L’Egypte a bénéficié du soutien des frères arabes durant les dix derniers mois et aura besoin de l’aide des Egyptiens, de l’intérieur et établis à l’étranger, pour corriger les graves déficits budgétaires des prochains exercices », a affirmé al-Sissi. Il a expliqué que l’aggravation du déficit budgétaire entraine la hausse de l’endettement, alors que le pays ne le supporte plus: « Durant les dix derniers mois, des frères arabes nous ont soutenu, mais doit-on rester ainsi ou peut-on assumer les difficultés ? », s’est-il interrogé.
Il a ajouté qu’il envisage de prendre des mesures, pour lesquelles le peuple égyptien sera invité à faire des sacrifices indiquant qu’il ne s’agit pas de renonciation à son principe de veiller sur peuple mais de l'impératif de tenir compte aussi des générations futures. «Car l'accumulation de l’endettement signifie qu’on ne laissera rien aux prochaines générations », a-t-il expliqué.
A cet égard, il a proposé d'ouvrir des comptes bancaires sous son propre contrôle direct, dans lesquels les Egyptiens pourraient verser leur aide volontaire à l'Etat.
Par ailleurs, il a souligné que l’Egypte fait face des défis sécuritaires à l’intérieur comme à l’extérieur, indiquant que l’armée égyptienne demeure « la conscience libre du nationalisme égyptien ».
S’adressant à l’armée et à la police, il a avancé: « l’Egypte relève de notre responsabilité à nous tous… la région arabe relève aussi de notre responsabilité et nous sommes en mesure d'y préserver la sécurité grâce à notre unité, à notre solidarité et abnégation. »
Pour ce qui est des jugements prononcés, lundi, infligeant des peines de prison à des journalistes étrangers dans l’affaire de "la cellule Marriott", il a souligné « Nous ne nous ingérerons pas dans ces verdicts. La justice égyptienne est indépendante ». Al-Sissi a insisté sur le fait qu' « aucun ne devrait toucher aux institutions de l’Etat ou commenter leurs actions, comme on devrait respecter les décisions de la justice, si on aspire à l’établissement d’un Etat avec de institutions réelles, et cela même si les autres n’arrivent pas à accepter ces jugements. »
Lundi dernier, un tribunal égyptien a condamné 18 accusés, dans l’affaire de « la cellule de Marriott », à des peines allant de 3 à 10 ans de prison, selon des sources judiciaires.