AA / Idleb, Syrie

Un magnat des affaires syrien et cousin milliardaire du chef du régime syrien a demandé, lundi, à Bachar al-Assad de respecter la Constitution et de restituer ses biens saisis.

Dans une lettre adressée au régime d'al-Assad, Rami Makhlouf a exigé que les dispositions constitutionnelles qui protègent la propriété privée soient respectées, affirmant qu'al-Assad n'a rien fait contre la saisie illicite de ses biens.

Depuis mai dernier, Makhlouf a affirmé dans des déclarations sur les médias sociaux que des "profiteurs de guerre", qu'il a qualifiés de "perturbateurs", ont vendu ses entreprises et toutes ses propriétés, y compris sa maison, en vertu de faux contrats.

Makhlouf a déclaré dans sa lettre que le 6 janvier, les forces de sécurité du régime ont fait une descente dans un de ses bureaux et ont saisi tous ses documents. Il ajoute que tous les avocats qu'il a engagés pour contester les saisies ont été menacés par les "perturbateurs".

Il a annoncé en septembre dernier qu'il allait porter son litige avec le régime devant les tribunaux.

Le magnat a déclaré avoir dénoncé au président du Conseil supérieur de la magistrature tous les individus qui avaient saisi ses entreprises.

Makhlouf, considéré comme "l'artère de l'économie du régime", a publié, depuis mai dernier, des vidéos sur Facebook se plaignant d'avoir été invité à payer des milliards de lires syriennes supplémentaires en taxes, ainsi que des menaces des forces de sécurité contre ses employés.

Selon les observateurs, ces vidéos montrent une scission du cercle proche d'Al-Assad ainsi que la détérioration des politiques économiques du régime et son besoin d'argent.

Ces dernières années, de nombreux rapports ont fait état d'une scission entre Makhlouf et le régime syrien en raison de son soutien financier au régime, jugé "insuffisant".

Makhlouf est considéré comme l'un des hommes d'affaires les plus riches de Syrie et a profité de sa parenté avec al-Assad pour faire fortune. Il a été décrit comme une des principales "figures emblématiques de la corruption" dénoncées par les manifestations pro-démocratiques survenues en Syrie en 2011.

*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj