Plus de 20 pays dénoncent les atrocités commises au Soudan et demandent que les responsables rendent des comptes
- Déclaration commune dénonçant des « violations odieuses » face aux informations faisant état de massacres et de mesures d'affamement
Greater London
AA / Londres / Aysu Bicer
Un groupe de ministres des Affaires étrangères et de hauts responsables de plus de 20 pays a publié lundi une déclaration commune condamnant les atrocités et les violations du droit international humanitaire au Soudan, exprimant leur « profonde inquiétude face aux informations faisant état de violences systématiques contre les civils ».
Les signataires se sont dits « gravement alarmés par les informations faisant état de violences systématiques et continues contre les civils pendant et après la chute d'El-Fasher aux mains des Forces de soutien rapide (FSR) », ainsi que par l'escalade des combats dans le nord du Darfour et la région du Kordofan.
Ils ont qualifié de « violations odieuses du droit international humanitaire » le « ciblage délibéré des civils, les massacres à motivation ethnique, les violences sexuelles liées au conflit, la famine utilisée comme méthode de guerre et l'obstruction de l'accès humanitaire ».
« De tels actes, s’ils sont avérés, constituent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité au regard du droit international », indique le communiqué.
Les ministres et les responsables ont exigé la fin immédiate des violences, affirmant que « l’impunité doit cesser et les responsables doivent rendre des comptes ».
Ils ont souligné que « la protection et la justice pour le peuple soudanais ne sont pas seulement une obligation légale, mais aussi un impératif moral urgent ».
Le communiqué qualifie également d’« intolérable la persistance de la famine et de la malnutrition généralisées en raison des restrictions d’accès », et exhorte les autorités à permettre au Programme alimentaire mondial (PAM), au Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et aux autres agences humanitaires de distribuer librement l’aide.
« Toutes les parties doivent respecter le droit international humanitaire », a-t-il été déclaré, appelant à garantir le passage en toute sécurité des civils et à faciliter immédiatement l'acheminement de l'aide conformément à la résolution 2736 du Conseil de sécurité des Nations unies.
Le groupe a également exhorté les parties belligérantes à convenir d'un cessez-le-feu et d'une trêve humanitaire de trois mois et a mis en garde contre toute tentative de partition du Soudan.
« Nous réaffirmons notre soutien à la souveraineté, à l'unité et à l'intégrité territoriale du pays et au droit de son peuple à vivre en paix, dans la dignité et la justice, sans ingérence extérieure », a-t-il été précisé.
Parmi les signataires figurent le Canada, l'Espagne, le Royaume-Uni, la Norvège, l'Allemagne, l'Irlande, la Suède, l'Autriche, la Croatie, la République Tchèque, la Finlande, la Pologne et la Suisse.
Les ministres et les responsables ont conclu en exhortant toutes les parties à « s'asseoir à la table des négociations », soulignant que « seul un processus politique soudanais large et inclusif peut résoudre les problèmes du Soudan ».
Dimanche, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a indiqué que près de 89 000 personnes ont été déplacées d'El-Fasher et de ses environs, dans le nord du Darfour, depuis le 26 octobre, date à laquelle les Forces de soutien rapide (FSR) ont pris le contrôle de la ville.
Les FSR ont pris le contrôle d'El-Fasher et perpétré des massacres à caractère ethnique selon des organisations locales et internationales, alors que des voix s'élèvent pour s'inquiéter du risque d'aggravation de la partition géographique du pays.
Depuis le 15 avril 2023, l'armée soudanaise et les FSR sont engagées dans une guerre que les médiations régionales et internationales n'ont pas réussi à résoudre. Ce conflit a fait des milliers de morts et des millions de déplacés.
*Traduit de l’anglais par Ayse Bashoruz
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