AA / Ontario, Canada / Merve Aydogan

L'ONU a annoncé, jeudi, que sur les 11,4 millions d'habitants d'Haïti, 5,5 millions de personnes - dont 3 millions d'enfants - ont besoin d'une aide humanitaire.

"Il est évident qu'Haïti connaît une crise humanitaire d'une ampleur considérable", a déclaré Ulrika Richardson, coordinatrice humanitaire de l'ONU pour Haïti, lors d'une conférence de presse virtuelle.

Attribuant la crise à l'instabilité politique et à l'insécurité généralisée, Ulrika Richardson a déclaré : "Un nombre considérable de personnes ont dû fuir leurs quartiers, pris d'assaut par les bandes armées".

"La souffrance humaine est d'une ampleur alarmante", a-t-elle ajouté.

Citant un communiqué antérieur selon lequel janvier avait été le "mois le plus violent" des deux dernières années, Richardson a déclaré : "Malheureusement, nous pouvons confirmer que février a été encore plus violent", avec 2 500 personnes tuées en ces deux mois.

Richardson a souligné le besoin de solidarité de la part de la communauté internationale, en rappelant que "le temps presse".

En réponse à une question sur la possibilité que l'ONU quitte Haïti, Richardson a déclaré : "Nous n'en sommes pas encore là".

Elle a indiqué que l'ONU s'efforçait de soutenir les Haïtiens par tous les moyens possibles et a exprimé l'espoir qu'une force de sécurité multinationale soit déployée dans les meilleurs délais.

Haïti est, depuis des années, en proie à la violence des bandes armées et à l'instabilité politique. La situation s'est dramatiquement détériorée au cours des derniers mois, avec des enlèvements, des meurtres, des vols à main armée et d'autres crimes violents devenus pratique courante.

L'instabilité rampante a encore exacerbé l'exode des migrants d'Haïti, alors que le Premier ministre Ariel Henry a démissionné la semaine dernière après avoir fui la nation insulaire.

Selon l'Organisation internationale pour les migrations, plusieurs quartiers de la zone métropolitaine de Port-au-Prince ont été la cible d'attaques armées de plus en plus fréquentes depuis le 29 février, entraînant le déplacement de près de 15 000 personnes.

*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj