Monde

Moscou doute de l'efficacité de la décision européenne dans le dossier nucléaire iranien

- Pour le vice-ministre russe des AE, cette décision réduit les chances de maintenir l'accord dans son intégralité

Meher Hajbı  | 15.01.2020 - Mıse À Jour : 15.01.2020
Moscou doute de l'efficacité de la décision européenne dans le dossier nucléaire iranien

Moscou

AA - Moscou

Le ministère russe des Affaires étrangères a considéré la décision de trio européen (France, Allemagne et Royaume-Uni) d'activer le mécanisme de règlement des différends inclus dans l'accord nucléaire avec l'Iran comme "une étape non constructive".

C'est ce qui ressort des déclarations du vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Ryabkov, relayées par la chaîne “Russia Today”, mercredi.

“La décision du trio européen d'activer le mécanisme de règlement des différends conformément au paragraphe 36 de l'accord nucléaire iranien n'est pas une démarche constructive et réduit considérablement la possibilité de préserver l'intégralité de l'accord”, a fait savoir Ryabkov.

Mardi, les dirigeants britannique, français et allemand ont annoncé leur activation du mécanisme de règlement des différends inclus dans l'accord nucléaire avec l'Iran, dans le contexte du “manquement” de Téhéran à ses obligations au titre de l'accord.

De son côté, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Abbas Mousavi a accusé les trois pays de ne pas remplir leurs obligations dans l'accord nucléaire, ajoutant que "l'Iran répondra sérieusement et fermement à toute mesure non constructive des trois pays".

Le Président iranien, Hassan Rohani a rejeté, plus tôt mercredi, toutes les propositions qui conduiraient à un nouvel accord sur le nucléaire en lançant un avertissement aux forces armées européennes au Moyen-Orient, à la suite de l'activation du mécanisme de règlement du différend nucléaire avec Téhéran par les dirigeants européens.

En effet, le mécanisme de règlement des différends signifie que si l'une des parties à l'accord sur le nucléaire estime que l'autre partie ne remplissait pas ses obligations, elle peut recourir à un certain nombre de mesures pour régler le problème. Le dossier pourrait également parvenir au Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) pour imposer de nouvelles sanctions.

En mai 2018, Washington s'est retiré de l'accord nucléaire de 2015 entre l'Iran et le groupe 5+1, qui comprend la Russie, le Royaume-Uni, la Chine, les États-Unis, la France et l'Allemagne, et a imposé des sanctions économiques à Téhéran.

L'accord prévoyait l'engagement de Téhéran à abandonner, pour une période d'au moins 10 ans, des éléments essentiels de son programme nucléaire et à le restreindre de manière significative dans le but de l'empêcher d'acquérir la capacité de développer des armes nucléaires, en échange de la levée des sanctions qui lui sont imposées.

Le 5 janvier, l'Iran a annoncé la suspension de tous ses engagements dans le cadre de l'accord nucléaire, dans le contexte du meurtre du Commandant de la Force al-Quds iranienne Qassem Soleimani, lors d'un raid américain en Irak.

Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.