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La reconstruction de Gaza : 53,2 milliards de dollars nécessaires

La reconstruction de Gaza nécessitera un investissement de 53,2 milliards de dollars sur la prochaine décennie selon un rapport conjoint de la Banque mondiale, de l’ONU et de l’UE

Mohammad Sıo  | 20.02.2025 - Mıse À Jour : 20.02.2025
La reconstruction de Gaza : 53,2 milliards de dollars nécessaires

Istanbul

AA/Ankara

Un rapport conjoint de la Banque mondiale, de l'ONU et de l'UE estime que la reconstruction de la bande de Gaza nécessitera 53,2 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie, mettant en lumière l'énorme coût économique de la guerre génocidaire d'Israël sur l'enclave palestinienne.

Intitulé "Évaluation rapide des dommages et des besoins intérimaires de Gaza et de la Cisjordanie" (IRDNA), le rapport détaille les dommages généralisés à presque tous les secteurs de l'économie palestinienne, ainsi que le besoin urgent de reprise et de reconstruction.

"Les dommages aux structures physiques à eux seuls sont estimés à environ 30 milliards de dollars", indique le rapport, ajoutant que le secteur du logement a été de loin le plus touché, représentant 53 % des dommages totaux, suivi par le commerce et l'industrie à hauteur de 20 %.

Le rapport note également que les pertes économiques dues à la réduction de la productivité, aux revenus perdus et aux coûts d'exploitation sont estimées à 19 milliards de dollars, la santé, l'éducation et le commerce étant les secteurs les plus touchés.

Selon le rapport, presque toute l’activité économique à Gaza a cessé, entraînant une hausse des prix de plus de 300 % en un an, les prix des aliments ayant grimpé de 450 %.

L'économie de Gaza devrait se contracter de 83 % en 2024, réduisant sa contribution à l'économie palestinienne à seulement 3 %, bien qu’elle abrite 40 % de la population. Le rapport ajoute que la Cisjordanie fait également face à des difficultés économiques, avec une contraction prévue de 16% cette année.

Un accord de cessez-le-feu entre Israël et les fractions de la résistance palestinienne est entré en vigueur à Gaza le 19 janvier, mettant fin à la guerre génocidaire d’Israël, qui a tué près de 48 300 Palestiniens, dont la majorité sont des femmes et des enfants, et laissé l’enclave en ruines.

En novembre dernier, la Cour pénale internationale a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité à Gaza.

Israël fait également face à une accusation de génocide devant la Cour internationale de justice pour sa guerre contre l'enclave.

Le président américain Donald Trump a annoncé une proposition pour "prendre le contrôle" de Gaza et y réinstaller ses habitants palestiniens afin de la transformer en ce qu'il a appelé "la Riviera du Moyen-Orient", une idée fermement rejetée par les Palestiniens, les pays arabes et de nombreux pays occidentaux, qui estiment qu’il s'agit d'un nettoyage ethnique.

L'Égypte a déclaré avoir préparé un plan "complet" pour reconstruire Gaza sans déplacer ses habitants palestiniens. Le Caire doit organiser un sommet arabe d'urgence le 4 mars pour discuter de ce plan qui contrecarre la proposition de Trump.

Les dirigeants arabes se réuniront à Riyad le 20 février pour discuter de leur réponse à la proposition de Trump pour Gaza et coordonner une position arabe collective sur l'initiative américaine.

Traduit de l'anglais par Sanaa Amir




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