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"La communauté internationale montre peu d'intérêt à la question du Cachemire"

- Propos du Président de l'Azad Jammu-et-Cachemire, Sardar Masoud Khan, qui a rencontré les dirigeants de l'Agence Anadolu à Ankara.

Zuhal Demirci, Tuncay Çakmak  | 06.05.2019 - Mıse À Jour : 06.05.2019
"La communauté internationale montre peu d'intérêt à la question du Cachemire"

Ankara

AA - Ankara

Le Président de l'Azad Jammu-et-Cachemire, Sardar Masoud Khan, a critiqué le manque d’intérêt de la communauté internationale pour la recherche de solution au problème du Cachemire.

Khan, qui se trouve en Turquie pour une série d’entretiens, a rendu visite, lundi, à l’Agence Anadolu (AA) à Ankara, où il a été accueilli par le Directeur général adjoint et Directeur Général de la Diffusion, Metin Mutanoglu, et le Directeur de la Diffusion Langues du Monde, Mehmet Ozturk. L’Ambassadeur du Pakistan à Ankara, Sajjad Ghazi, était également présent lors de la visite.

Le Président d l'Azad Jammu-et-Cachemire a ensuite répondu aux questions des journalistes de l’AA. Il est revenu sur le rôle que doit et peut jouer la communauté internationale sur la question du Cachemire.

Khan a d’abord rappelé que le problème du Cachemire persiste entre le Pakistan et l’Inde depuis plus de 70 ans.

"La situation du Cachemire a provoqué plusieurs affrontements politiques et militaires. Alors que la population souffre depuis de très longues années et qu’elle est oppressée, aucune solution n’a encore été apportée", a-t-il expliqué, regrettant que la communauté internationale ne montre pas assez d’intérêt à ce sujet.

"Il aura fallu que de nouveaux affrontements entre le Pakistan et l’Inde éclatent en février pour que les yeux du monde se tournent vers notre région", a-t-il ajouté.

Pour Khan, le fait que les deux pays belligérants possèdent la technologie nucléaire est une menace supplémentaire pour la sécurité de la région.

"Si les deux pays faisaient usage de leurs bombes nucléaires, 2,5 milliards d’individus seraient touchés par les radiations et 20 millions de personnes pourraient mourir. Le monde entier serait submergé de nouveaux flux de migrants et l’économie mondiale serait en péril", a-t-il assuré.

"La communauté internationale s’est plus inquiétée de la question sécuritaire que du sort des violations quotidiennes des droits de l’homme et du droit à l’autodétermination refusé à la population du Cachemire", a-t-il encore dénoncé.

Pour le leader de l’Azad Jammu-et-Cachemire, la population de la province a le droit de déterminer elle-même son destin, au vue des "nombreux sacrifices qu’elle a faite depuis 71 ans".

"Mon message à notre population est le suivant : ne perde pas espoir. Mon message à la communauté internationale est le suivant : Ne permettez pas que ces crimes soient perpétrés devant vos yeux et face à votre contrôle. Le Cachemire va dans tous les cas gagner sa liberté, mais la communauté internationale doit aider à la découverte d’une solution juste et durable et à la fin des douleurs des populations du Jammu-et-Cachemire et du Pakistan", a-t-il déclaré.

Khan a également rappelé que le Conseil de Sécurité (CS) de l’ONU a adopté une résolution en 1948 accordant au Cachemire d’organiser un référendum d’autodétermination, ce que l’Inde a toujours empêché.

Selon Khan, le format actuel du Conseil de Sécurité n’est pas suffisamment démocratique, rappelant que certains pays ayant le droit de véto, entretiennent de très bonnes relations avec l’Inde.

"Pour cette raison, des décisions ne sont pas prises. Le statut du CS doit être réformé", a-t-il défendu.

Pour conclure, Khan a remercié le Président turc Recep Tayyip Erdogan pour son soutien fort au Cachemire, rappelant que le Chef de l’Etat turc avait porté le message de la population du Cachemire au Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres.

La question du Cachemire :

Le Jammu-et-Cachemire est actuellement sous le contrôle direct du gouvernement central indien.

Le Cachemire, une région de l'Himalaya à majorité musulmane (90%), est détenu par l'Inde (45%) et le Pakistan (35%) en partie et revendiqué par les deux pays dans son intégralité. Une troisième partie du Cachemire est sous le contrôle de la Chine (20%).

Depuis leur partition en 1947, les deux pays se sont livré trois guerres - en 1948, 1965 et 1971 - deux d'entre eux sur le Cachemire.

Certains groupes du Cachemire au Jammu-et-Cachemire se sont battus contre la domination indienne, pour l'indépendance ou pour l'unification avec le Pakistan voisin.

Selon plusieurs organisations de défense des droits humains, des milliers de personnes auraient été tuées dans le conflit dans la région depuis 1989.

Le Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) a exigé la démilitarisation de la zone et la tenue d'un référendum pour déterminer son sort. L'Inde refuse d'organiser un référendum alors que le Pakistan veut l'application des résolutions du Conseil de sécurité.

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