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Homs/Huile d'olive : Des méthodes modestes pour une saveur unique (Reportage)

La campagne de la province de Homs, assiégée depuis 5 ans par les forces armées du régime syrien abritent environ 250 mille personnes

Hatem Kattou  | 27.12.2017 - Mıse À Jour : 27.12.2017
Homs/Huile d'olive : Des méthodes modestes pour une saveur unique (Reportage)

Hims

AA/ Homs (Syrie)/ Ahmed al-Homsi - Mohamad Misto

Le blocus imposé à la campagne Nord de la province de Homs au centre de la Syrie, n’a pas empêché les paysans de poursuivre la pression de leurs olives, qui font leur réputation.

Cette activité a persisté en dépit de l'arrêt total des huileries dans la région à cause de la coupure de l'électricité, du manque de carburant et de l'interdiction d'entrée des pièces de rechange nécessaires pour les machines.

A cet égard, les habitants de la campagne de Homs qui n’ont pas accepté que leurs olives ne tombent sur le sol et ne se perdent sans en tirer profit, se sont tournés vers des techniques alternatives et les expériences locales pour presser les olives.

Ces techniques se basent sur des outils rudimentaires qu’on utilise principalement pour des fonctions différentes de la pression des olives.

Hassen Jomaa, un des propriétaires de ces huileries rudimentaires de la localité de Houla, a indiqué qu’il a conçu une huilerie sur le principe du fonctionnement des machines à laver automatiques. Il a ajouté qu’il a commencé par un petit projet qui s’est développé pour arriver à l'état où il est actuellement avec l'adjonction d’un appareil pour laver les olives, un équipement de central de tri ainsi que des appareils de réserve qui ont soulagé les ouvriers.

S'agissant des étapes de fonctionnement de ces appareils, Jomaa a précisé qu’il existe tout d’abord un équipement pour laver les olives qui passent par la suite dans une autre machine pour être moulues puis sont dirigées vers l'appareil central de tri qui assure la fonction de presser les olives moulues et d’en extraire l’huile et l'eau.

Dans une deuxième étape, commence le raffinage de l’huile et sa séparation de l’eau. Cette opération est la plus complexe au cours de laquelle est utilisée une trayeuse des vaches sur laquelle des transformations ont été introduites afin de pouvoir arriver à séparer l’huile de l’eau.

Il a ajouté que "Dans le passé, nous nous dirigeons avec nos récoltes d’olives vers des huileries modernes en dehors de la campagne de Homs.

Cependant, aujourd'hui et en raison du blocus imposé, nous ne pouvons plus quitter la campagne, chose qui nous a poussés à utiliser les moyens de bord pour sauver la récolte de la perte".

Avec l'ouverture de cette huilerie, il leur est devenu possible de presser trois tonnes d’olives par jour et réaliser ainsi d’excellents rendements qui ont soulagé les agriculteurs.

Pour sa part, Obada Abu an-Nasr, un des ouvriers de la raffinerie, a confié qu’il rencontre d’énormes difficultés puisque la plupart des équipements sont manuels et nécessitent de gigantesques efforts et l’emploi d’un grand nombre d'ouvriers, contrairement aux huileries modernes qui nécessitent mois de personnel.

Il a toutefois signalé qu’en dépit de tout, il existe un intérêt encourageant pour ce raffinage dans la mesure que même s’il n y a pas d’autre solution, le taux de rendement enregistré par cette huilerie demeure excellent.

Yahia Abu Khaled, un cultivateur d'oliviers, a confié que la récolte commençait à tomber et aurait pu se perdre car il ne pouvait rien faire. Cependant, l'ouverture de ces huileries bien que rudimentaires a permis aux gens de commencer la cueillette de leurs olives et de profiter de l’huile pour assurer les besoins quotidiens à travers sa vente ou son utilisation dans l'alimentation.

"Nous avons patienté longtemps avant de voir les oliviers arriver à la période de récolte. Il fallait en tirer profit", a-t-il souligné.

Il a exprimé l'espoir que l'actuelle production de l’huile d’olive arriverait à satisfaire les besoins quotidiens car la saison ne semble pas prometteuse eu égard à la faiblesse de la production.

Les oliviers sont classés les premiers parmi les arbres fruitiers qui font la réputation de la campagne de Homs. Ils sont de différents genres dont le "Nipali", le "Kardio", ou le "Sourani", ce dernier étant considéré comme le meilleur pour l'extraction de l’huile tant au niveau de la qualité que de saveur.

Il convient de rappeler que le nombre des oliviers était, il y a quelques années, de l'ordre d’un million et demi d'arbres mais ce nombre s’est considérablement réduit en raison de l'émigration des cultivateurs, des incendies provoqués par les forces du régime, outre l'inexistence d’un entretien efficace et l’absence d'unités d’orientation chargées d'édifier les paysans et de leur fournir les engrais et les traitements appropriés.

La production de l’huile d’olive de la campagne de Homs est estimée cette année de 20 mille à 25 mille tonnes, une production inférieure à celle de l'année dernière qui atteignait les 40 mille tonnes, selon les agriculteurs.

La campagne de Homs -qui abrite environ 250 mille personnes dont 25 mille sont des déplacés- reste soumise à un blocus sévère du Régime depuis cinq ans et demeure la cible des raids aériens en continu.

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