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France : ouverture du procès Karachi à Paris

- Le procès durera jusqu'au 31 octobre.

Lassaad Ben Ahmed  | 07.10.2019 - Mıse À Jour : 08.10.2019
France : ouverture du procès Karachi à Paris

France
AA / France / Fawzia Azzouz

Six personnalités proches de l’ancien premier ministre français Edouard Balladur dont l’homme d’affaire franco-libanais Ziad Takieddine, comparaissent depuis ce lundi devant le tribunal correctionnel de Paris pour des faits « d’abus de biens sociaux » dans l’affaire dite « Karachi », a-t-on appris de sources concordantes.

L'ancien Premier ministre, Edouard Balladur, et l’ex-ministre François Léotard seront, pour leur part, jugés au cours d’un procès qui se tiendra ultérieurement devant la Cour de Justice de la République, seule habilitée à juger les membres et anciens membres du Gouvernement.

L’affaire est très complexe et arrive devant le tribunal correctionnel de Paris dix-sept ans après le terrible attentat à la voiture piégée de Karachi au Pakistan, qui a coûté la vie à 15 personnes dont 11 employés français de la direction des chantiers navals.

Les six prévenus, parmi lesquels Nicolas Bazire, ancien directeur de campagne d'Edouard Balladur en 1995, Renaud Donnedieu de Vabres, ancien conseiller à la Défense de François Léotard, Thierry Gaubert, membre du cabinet de Nicolas Sarkozy, et Ziad Takieddine, comparaissent pour abus de biens sociaux et recel d’abus de biens sociaux.

Selon France Info, ils sont soupçonnés d’avoir joué un rôle dans la récupération de commissions financières qui ont ensuite servi au financement de la campagne d’Edouard Balladur en 1995, « en particulier, un versement de 10 millions de francs, abondé sur le compte de campagne, pendant l'entre-deux tours ».

Après la victoire de Jacques Chirac à la présidentielle, ce système de commissions a été supprimé par le nouveau chef de l’Etat, provoquant l’attentat de Karachi en représailles contre la cessation de ce système bien huilé.

Les familles des victimes « sont déterminées mais elles sont aussi en colère parce que ce scandale d'État démontre tout de même que la recherche de cette vérité n'a pas été mise en oeuvre et que certains services de l'État ont empêché les juges d'avoir accès à des documents très importants », a fait savoir l’avocat des familles de victimes Olivier Morice, cité par France Info.

Le procès qui s’annonce tentaculaire durera jusqu’au 31 octobre. Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.
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