
Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Le Président français, Emmanuel Macron, lance ce vendredi des consultations pour nommer un nouveau Premier ministre après la censure de Michel Barnier. Une série de rencontres s’ouvre ce vendredi à l’Élysée avec un objectif clair : former un "gouvernement d’intérêt général" capable de rassembler des forces politiques diversifiées.
Par voie d’une allocution télévisée jeudi, le chef d'État français a annoncé son intention de désigner un chef de gouvernement dans les prochains jours. Cette nouvelle équipe devra représenter les formations politiques prêtes à éviter toute motion de censure, condition indispensable pour garantir la stabilité de l’exécutif dans une Assemblée nationale fragmentée.
Le cadre des consultations reste limité. Emmanuel Macron rencontre les leaders de son camp – Renaissance, MoDem et Horizons – ainsi que ceux du Parti socialiste et des Républicains. En revanche, ni les Insoumis, ni les Écologistes, ni le Rassemblement national ne seront conviés à ces discussions.
Pour assurer la viabilité de son gouvernement, Macron doit rallier ou neutraliser 78 députés supplémentaires afin d’atteindre les 288 voix nécessaires à contrer une motion de censure. Parmi les cibles potentielles : les 66 élus socialistes. Olivier Faure, chef du PS, sera reçu ce matin à l’Élysée avec d’autres cadres de son parti. Mais le patron des socialistes a prévenu : "Le PS n'est pas à vendre."
La France insoumise (LFI), qui ne participe pas aux consultations, reste sur une position d’attente. "Nous soutiendrons un Premier ministre qui applique des mesures comme l’abrogation de la réforme des retraites ou la hausse du SMIC," a déclaré Jean-Luc Mélenchon jeudi soir sur TF1. Ce pragmatisme apparent pourrait ouvrir la voie à une majorité élargie, mais des divergences fondamentales subsistent.
Le Rassemblement national, quant à lui, met la pression sur l’exécutif en soulignant qu'il censurerait un premier ministre issu de la gauche.
Un "arc de gouvernement" incluant le bloc central, les socialistes et potentiellement des communistes et écologistes pourrait atteindre 331 députés. Mais cet équilibre repose sur des alliances fragiles. En l’absence des Républicains, qui n'ont pas dit leur dernier mot, ce total descendrait à 284 voix, soit une majorité de circonstance, dépendante d’éventuelles abstentions ou soutiens ponctuels.