AA - Paris - Bilal Muftuoglu

Les chauffeurs de taxi français et européens se sont mobilisés mardi à Paris pour la suppression des véhicules de tourisme avec chauffeurs (VTC), dont Uber, dénonçant une concurrence "déloyale".

Réunis à Porte Maillot dans l'ouest de la capitale française, quelque centaines de chauffeurs de taxi ont bloqué le périphérique pour près d'une demi-heure tout en incendiant des pneus sur l'autoroute. La police qui est intervenue sur les lieux de la manifestation a recouru au gaz lacrymogène et a procédé, selon la Préfecture de Paris, à 19 interpellations, notamment pour des faits de "violence" et "d'incendies".

D'autres manifestations simultanées ont eu lieu à Paris, notamment à l'aéroport d'Orly, mais aussi en province, à Marseille, à Lille ou encore à Strasbourg. Selon la Préfecture de Paris, un total de 1 500 taxi seraient en grève mardi contre les VTC.

Les chauffeurs de taxi ont brandi des pancartes sur lesquelles l'on pouvait lire "Uber dehors", "Taxis en colère", "Je suis taxi" ou encore "stop macronisation", en allusion à la loi portant le nom du ministre de l'Economie Emmanuel Macron, sur la croissance économique et la dérégulation.

Une délégation des chauffeurs de taxi est reçue en ce début d'après-midi par le Premier ministre français Manuel Valls à Matignon, en compagnie du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve et du Secrétaire d'État chargé des Transports Alain Vidalies.

La popularité d'Uber avait attisé la colère des chauffeurs de taxi été dernier, avec des manifestations violentes à Paris et en province et des agressions contre les véhicules du réseau Uber.

Le gouvernement français avait alors demandé l'interdiction d'Uber Pop, dès lors que la compagnie américaine ne paie pas d'impôt ou de cotisation sociale pour ce service, contrairement aux taxis.

Face à la colère des taxis et aux demandes du gouvernement, Uber avait annoncé été dernier qu'il allait suspendre temporairement son service "UberPop" en France.

Près de 500 000 Français ont utilisé le service UberPop depuis son lancement en 2011. Le service a été interdit en Allemagne, en Belgique et en Italie.