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France : Alexandre Benalla placé en garde à vue

- Benalla aurait adressé au ministère de l'Intérieur une note dactylographiée à entête du chef de cabinet, une note non signée de façon manuscrite pour obtenir des passeports

Lassaad Ben Ahmed  | 17.01.2019 - Mıse À Jour : 17.01.2019
France : Alexandre Benalla placé en garde à vue

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AA / France / Fawzia Azzouz

L’ex-chargé de mission de l’Elysée Alexandre Benalla a été placé en garde à vue, jeudi, dans le cadre de l’enquête ouverte par le parquet de Paris qui le soupçonne d’avoir utilisé ses passeports diplomatiques malgré son licenciement, a-t-on appris de sources concordantes.

Il est également convoqué le 21 janvier devant le Sénat pour répondre de l’utilisation de ses passeports diplomatiques.

L’enquête a été ouverte le 29 décembre dernier, suite à une révélation par le média Mediapart sur l’utilisation par Alexandre Benalla, de deux passeports diplomatiques, en dépit de son licenciement intervenu en août 2018.

Il est entendu dans les locaux de la police judiciaire de Nanterre (région parisienne) pour « abus de confiance » et « usage sans droit de document justificatif d’une qualité professionnelle », selon le journal Le Parisien, citant une source judiciaire.

Le parquet de Paris a toutefois affirmé avoir étendu les accusations à des griefs de « faux, usage de faux et obtention indue d’un document administratif » après les révélations faites par le chef de cabinet présidentiel, Patrick Strzoda, mercredi devant le Sénat.

Le directeur de cabinet de l’Elysée a, en effet, annoncé avoir saisi la justice la veille pour signaler que « pour obtenir ce passeport, M. Benalla a adressé au ministère de l'Intérieur une note dactylographiée à entête du chef de cabinet, une note non signée de façon manuscrite ».

Patrick Strzoda a indiqué soupçonner « une falsification » et fait savoir que Benalla avait utilisé ses passeports diplomatiques à une vingtaine de reprises depuis son éviction du palais présidentiel.

Alexandre Benalla, a voyagé avec ses passeports diplomatiques au Tchad, début décembre, quelques jours avant la venue d’Emmanuel Macron à N’djamena pour un déplacement officiel, avait rapporté BFMTV.

Alexandre Benalla a, par ailleurs, expliqué à la presse fin décembre, avoir régulièrement échangé avec Emmanuel Macron depuis son éviction et l’avoir « conseillé sur les gilets jaunes », alimentant les spéculations sur un rôle informel.

Pour rappel, l’ancien chargé de mission de l’Elysée a été placé sous les projecteurs depuis que le journal Le Monde a révélé en juillet 2018 une vidéo montrant qu’il s’était livré à des violences sur des manifestants, alors qu’il y assistait aux côtés des forces de l’ordre en tant qu’observateur et n’était nullement habilité à participer aux opérations de police sur place.

Sur les images qu’Anadolu a pu consulter, Alexandre Benalla porte un brassard « POLICE » et utilise un talkie-walkie alors qu’il n’est pas policier. Il n’en fallait pas moins pour déclencher un véritable séisme politique.

Pour ces faits, l’Elysée avait indiqué dans un communiqué que l’intéressé a été sanctionné par une mise à pied de 15 jours, en mai dernier, avant de reconnaître face au Sénat que le salaire de Benalla n’avait en réalité pas été amputé par cette sanction.

Alexandre Benalla a, toutefois, été licencié par la présidence de la République après qu’il se soit procuré illégalement les vidéos de surveillance qui l’incriminent suite aux révélations faites par le journal le Monde.

Il a été mis en examen aux côtés de trois autres gradés de la police nationale, soupçonnés de l’avoir aidé dans l’accaparement illégal de ses vidéos.

Après plusieurs jours de silence, le président Macron était réapparu devant les députés de sa majorité en leur expliquant que « s’ils cherchent un responsable, le responsable c’est moi et moi seul », avant d’ajouter « ce qui s’est passé le 1er mai a été pour moi une trahison ».

Depuis le début de cette affaire, érigée au rang de scandale d’Etat par les médias français, une commission d’enquête parlementaire a été mise en place et a déjà permis d’auditionner le ministre de l’Intérieur (Gérard Collomb à ce moment) ou encore Patrick Strzoda, directeur de cabinet du président Macron.

La presse a révélé des éléments qui continuent de semer le trouble sur les passe-droits dont a pu bénéficier Alexandre Benalla.

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