AA - Ankara - Tuncay Çakmak

Le savant musulman Muhammed Salih Hajim serait mort au sein du Centre Educatif politique de la région autonome ouïghoure du Xinjiang (Sinjan) en Chine, où il était retenu prisonnier.

L’information a été avancée, jeudi, dans un communiqué du Congrès Mondial Ouïghour.

Muhammed Salih Hajim (82 ans) avait été placé en garde à vue en décembre 2017, a rappelé l’organisation.

Retenu prisonnier dans un centre éducatif, Hajim aurait perdu la vie en janvier dernier.

Dans son communiqué, le Congrès Mondial Ouïghour affirme que le savant musulman aurait subi torture et violences.

Hajim était un savant reconnu et très respecté de la population ouïghour.

Avec l’accord des autorités chinoises, il avait traduit et publié le Coran en langue ouïghoure en 1986.

Les affirmations autour de la mort de Hajim arrivent dans une période où les autorités chinoises accentuent leurs pressions sur la minorité ouïghour musulmane et restreint les libertés religieuses.

Selon un article d’Associated Press (AP) publié ce mois, la torture est régulièrement appliquée dans camps chinois appelés "centres d’éducation politique".

Dans cet article, l’AP expliquait que les Musulmans retenus dans ces camps étaient forcés à remodeler leur croyance, leur identité et leur pensée politique.

Les autorités chinoises s’expriment rarement sur ces centres. Certains avaient cependant affirmé qu’il est "parfois nécessaire d’avoir des critiques idéologiques pour lutter contre les extrémismes et le séparatisme".

Le mois dernier, un responsable du département d’état américain avait affirmé que des dizaines de milliers d’ouïghours sont emprisonnés dans ces camps, appelant la Chine à passer à un système plus transparent.