Washington DC
AA/ États-UNIS/ Darren Lyn
John Ratcliffe, ancien directeur du renseignement national sous Donald Trump, a été confirmé comme nouveau directeur de la CIA par le Sénat américain lors d’un vote bipartisan de 74 contre 25, jeudi dernier.
Il devient ainsi la première personne à avoir occupé à la fois les fonctions de directeur du renseignement national (DNI) et de directeur de la CIA.
Dans son nouveau rôle, Ratcliffe a promis d'intensifier les opérations secrètes de la CIA et de renforcer les efforts de renseignement, en particulier contre la Chine, une nation qu’il considère comme l'adversaire principal des États-Unis.
« Je m'engage, sans la moindre réserve, à conférer toute autorité aux individus les plus talentueux, les plus diligents et les plus audacieux, ceux prêts à prendre des risques et à innover dans le but de protéger le peuple américain et de défendre les intérêts de la nation. » Telles furent les paroles de Ratcliffe lors de son audition de confirmation. «Je n'accepterai aucune déviation ni de la part d'aucun acteur, ni de toute personne qui viendrait entraver notre mission. »
Cependant, sa nomination n’a pas été sans controverse. Bien qu’il soit un allié fidèle de Donald Trump, Ratcliffe a tenu à rassurer le Sénat sur son engagement à fournir des informations de renseignement impartiales, même lorsque celles-ci sont contraires aux attentes de l’administration présidentielle.
-Carrière politique et loyauté envers Trump
Ancien membre républicain du Congrès du Texas, Ratcliffe a représenté le 4e district au Congrès de 2015 à 2020. Avant cela, il a été maire de Heath, Texas, de 2004 à 2012.
Tout au long de sa carrière politique, Ratcliffe a été un fervent défenseur de Trump. Il a défendu l'ex-président lors de son premier procès en destitution en 2019 et l'a soutenu après l'élection présidentielle controversée de 2020.
-Focalisation sur la Chine face aux critiques
Les critiques ont remis en question l'objectivité de Ratcliffe, notamment en ce qui concerne les nations devant être priorisées dans les opérations de renseignement de la CIA. À l'instar de Trump, Ratcliffe a minimisé la menace que représente la Russie tout en insistant sur les ambitions économiques, militaires et technologiques de la Chine.
Dans un article d'opinion du Wall Street Journal de décembre 2020, Ratcliffe a mis en garde contre les aspirations mondiales de la Chine, déclarant : « Les renseignements sont clairs : Pékin entend dominer les États-Unis et le reste de la planète économiquement, militairement et technologiquement. »
« Beaucoup des principales initiatives publiques de la Chine et de ses entreprises emblématiques ne sont qu’un camouflage pour les activités du Parti communiste chinois », a-t-il poursuivi.
Trump a également renforcé sa position contre la Chine, évoquant la possibilité de relancer la guerre tarifaire de son premier mandat. Le président a menacé d'imposer des taxes d'importation sur les produits chinois allant de 60 % à 100 %, ce qui augmenterait encore les tensions.
-Soutien bipartite et défis à venir
Malgré les interrogations soulevées par son alignement idéologique avec Donald Trump, la confirmation de John Ratcliffe en tant que directeur de la CIA a reçu un soutien bipartisan, y compris de la part de l'administration Biden sortante. Ses alertes sur les menaces d'influence étrangère, notamment de la Chine, de la Russie et de l'Iran, pendant l'élection présidentielle de 2020, ont renforcé sa crédibilité auprès des hauts responsables du renseignement américain.
Alors que les tensions géopolitiques se poursuivent, les experts en sécurité nationale restent particulièrement vigilants face aux activités d'espionnage économique menées par la Chine, aux cyberattaques, à ses avancées technologiques et aux enjeux liés à la question de Taïwan. Le leadership de Ratcliffe, à la tête de la CIA, sera suivi de près, alors qu'il devra faire face à ces défis majeurs sur la scène internationale.
Traduit del'anglais par Sanaa Amir
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