Tunisie/Processus électoral : 79 agressions contre 76 journalistes
- Les médias locaux tunisiens font l’objet d’une large campagne de dénigrement. Il s’agit d’une menace flagrante contre la liberté d’expression en Tunisie.
Tunisia
AA/Tunis/Maroua Sahli
Le président du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT), Néji Bghouri, a annoncé, mardi, que 76 journalistes ont subi 79 violations ou agressions au cours du récent processus électoral tunisien.
Bghouri s’est exprimé au cours d’une conférence de presse tenue mardi à Tunis pour présenter le rapport sur les violations contre les journalistes au cours des deux derniers mois de processus électoral.
Au total 7 agressions physiques graves, 4 verbales, 4 menaces d’agressions et 7 cas d’incitation aux menaces contre des journalistes ont été recensés.
Bghouri a annoncé que le lancement du « Conseil des médias » en Tunisie est imminent. Il s’agit d’une instance de régulation autonome et indépendante dont la composition sera annoncée le 05 novembre. Elle sera chargée de corriger les éventuelles dérives des média via l’autorégulation.
Les médias locaux tunisiens font l’objet, d’après Bghouri, d’une large campagne de dénigrement. Il estime qu’il s’agit d’une menace flagrante contre la liberté d’expression en Tunisie.
Il a, toutefois, reconnu l’existence « de dérives exagérées de certains journalistes et chroniqueurs qui n’ont pas respecté l’éthique du travail médiatique » sans apporter davantage de précisions.
« Cependant, le traitement de ces dérives ne peut se faire via les incitations aux menaces contre les journalistes, le secteur médiatique s’autorégule », a-t-il ajouté.
« Aucune concession relative à la liberté d’expression en Tunisie n’est envisageable, il s’agit du plus grand acquis de la Révolution de 2011 », a indiqué Bghouri.
Le président tunisien, fraîchement élu, Kaïs Saïed, s’est récemment prononcé sur la question. Il a, ainsi, appelé au « respect des journalistes et des entreprises médiatiques ».