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RDC : Visite du chef adjoint de l’ONU après des tensions au sujet de la présence onusienne

- Il appelle au calme et au dialogue

Fatma Bendhaou  | 31.07.2022 - Mıse À Jour : 31.07.2022
RDC : Visite du chef adjoint de l’ONU après des tensions au sujet de la présence onusienne

Kinshasa


AA / Kinshasa / Pascal Mulegwa

Le chef adjoint des Nations unies en charge des opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, poursuit dimanche sa visite en République démocratique du Congo, entamée vendredi, après que trois Casques bleus et 16 civils ont été tués dans une série de manifestations contre la longue présence onusienne dans le pays en proie à l’activisme de groupes armés.


Officiellement, Lacroix est dans le pays qui abrite l’une des coûteuses missions onusiennes pour « rencontrer autorités et partenaires et évaluer la situation sécuritaire après les manifestations anti-MONUSCO », selon un message laconique de son entourage à l’Agence Anadolu.

Jean-Pierre Lacroix a été reçu, samedi soir, par le Président Félix Tshisekedi qui a estimé, jeudi, qu’il y a « de la manipulation » derrière ces violences qui ont éclaté dans la ville de Goma, lundi avant de regagner respectivement les villes de Butembo et Uvira, mardi et mercredi.

Les autorités ont fait état de trois Casques bleus tués ainsi que 16 civils, dont 4 par électrocution. Le tête-à-tête entre Tshisekedi et Lacroix s'est poursuivi jusqu’à minuit, à la résidence présidentielle.

Plutôt dans la journée de samedi, Lacroix a rencontré à Kinshasa, le Président du sénat, Bahati Lukwebo, qui a récemment appelé la mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) à « plier bagage » après 22 ans de présence en République démocratique du Congo, sans imposer la paix.

Il a également rencontré le président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso

« La MONUSCO souhaite créer des conditions du retour de l'autorité de l'Etat pour qu'elle puisse elle-même partir. C'est le sens du plan de transition qui a été discuté avec le gouvernement (en septembre 2021) et nous souhaitons que ce plan soit mis en œuvre avec des efforts nécessaires, de part et d'autre, dans les domaines civil et de la sécurité », a déclaré le numéro deux de l’ONU à l’Assemblée nationale.

Pour le responsable onusien, « il est important aussi que nous communiquions de la manière unie avec les responsables politiques, les autorités, sans cacher nos faiblesses de part et d'autre, en mettant un accent sur nos efforts et nos réussites communes, parce qu'ils existent, mais ils sont chaque fois occultes ».


Forte de 16 316 Casques bleus, la MONUSCO (Ex - MONUC) est présente en RDC depuis la fin du vingtième siècle avec pour mission depuis 2010 de combattre les groupes armés. Elle a maintenu sa présence militaire dans les provinces du Nord - Kivu, Sud - Kivu et Ituri où sévissent des dizaines de groupes armés. Le 30 juin dernier, elle a fermé ses portes dans la province du Tanganyika. L’actuel mouvement de protestation contre la MONUSCO intervient sur fond de tensions entre la RDC et Rwanda qui s’accusent de soutien aux groupes armés dans la province du Nord - Kivu.

La MONUSCO n’a pas ouvertement endossé les accusations du gouvernement congolais sur la présence des troupes rwandaises derrière les rebelles du M23 qui se sont emparés depuis près de deux mois de Bunagana, une cité stratégique à la frontière avec l’Ouganda.

La tension contre la mission onusienne éclate alors que les pays de l’Afrique de l’Est sont sur le point de dépêcher une force régionale sous commandement kenyan dans l’Est de la RDC.

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