AA/Casablanca/Mohammed Taleb

Plus de soixante migrants subsahariens se sont blessés en tentant de franchir les hautes clôtures séparant le Maroc de l'enclave espagnole de Ceuta (côte nord de l'Afrique), a indiqué mercredi à Anadolu le président de l’Observatoire du Nord des droits de l’homme (ONDH), Mohammed Ben Aissa.

"Mardi, à l'aube, près de 200 migrants africains ont tenté de franchir la frontière pour atteindre l'Europe mais plus de soixante d'entre eux se sont blessés et ont été transportés à l'hôpital Hassan II de Fnideq (22 km de Ceuta ou Sebta, localité marocaine)", a-t-il dit, infirmant les chiffres annoncés par la préfecture de l'enclave espagnole faisant état de 18 personnes "légèrement blessées".

Citant des sources médicales, Ben Aissa a déclaré que "les migrants ont été victimes de lourdes fractures dues aux chutes de la double clôture grillagée haute de 6 mètres et de coupures et de contusions liées à l’usage de cisailles et de masses pour forcer l'ouverture des portes".

Se référant aux déclarations de la préfecture espagnole, Ben Aissa a confirmé que "73 d’entre les migrants d’Afrique subsaharienne ont réussi a pénétrer le préside occupé de Sebta".

Le président de l’ONDH, qui surveille le respect des droits de l’homme par les autorités marocaines et espagnoles dans la région, a ajouté que "cette prise d’assaut intervient après une trêve qui a duré près d’un mois durant laquelle les migrants ont préféré le passage vers l’Espagne via des « pateras » (de frêles embarcations) partant d’Al Hoceima (Rif, nord marocain)".

Selon lui, "malgré l’amélioration des conditions météorologiques, les migrants clandestins préfèrent encore forcer la frontière parce que c’est la manière la plus sure et la moins chère d'atteindre l'Europe";

A noter, le nombre de migrants entrant en Espagne via les enclaves nord-africaines de Sebta et Melilla (territoire marocain), seules frontières terrestres entre l'Afrique et l'Union européenne, a plus que doublé au cours du premier semestre de 2017 par rapport à la même période de 2016, atteignant les 3.200, d’après le ministère espagnol de l’Intérieur.