Afrique

Libye : La défaite du joker français "Khalifa Haftar" redistribue les cartes

-Une analyse parue dans le journal Le monde pointe du doigt les ratés de la France en Libye

Wejden Jlassi  | 06.05.2021 - Mıse À Jour : 07.05.2021
Libye : La défaite du joker français "Khalifa Haftar" redistribue les cartes

Tunisia

AA / Tunis / Wejden Jlassi

La France est désormais contrainte à s’adapter à de nouvelles réalités africaines et appelée aujourd’hui plus que jamais à reconsidérer foncièrement sa politique étrangère, en particulier en Afrique.

Une analyse parue dans le journal Le monde pointe du doigt les ratés de la France en Libye.

En Libye, son ancien protégé "Khalifa Haftar" sur qui elle comptait énormément pour "stabiliser" un pays en proie au chaos, sous couvert de "la lutte antiterroriste", la France a essuyé un échec cuisant.

L’aventurisme de Paris en misant sur ce maréchal à la retraite et ses incessants coups de force militaire lui a fait perdre toute crédibilité pour résoudre le conflit libyen mais aussi toute aspiration à un apaisement de situation dans toute cette région du globe aux défis brûlants.

La sortie du goulot en Libye ne s’est pas réalisée comme le souhaitait Paris, par les mains de son joker "Haftar" à qui des aides colossales, tant sur le plan sécuritaire que sur le plan politico-diplomatique, ont été acheminées.

La fin du chaos libyen se profile depuis que le gouvernement d’unité nationale et le nouveau Conseil Présidentiel ont pris leurs fonctions le 16 mars 2021, pour conduire le pays aux élections législatives et présidentielle prévues le 24 décembre prochain.

Les Libyens espèrent que la nouvelle autorité exécutive intérimaire en Libye mettra fin à des années de conflit armé, alors que la milice de Haftar disputait autorité et légitimité au gouvernement libyen internationalement reconnu, dans ce pays riche en pétrole.

Avec la défaite du général putschiste, Paris a perdu un pari supplémentaire s’agissant de la protection de ses frontières extérieures par Haftar contre les opérations migratoires et les "terroristes". Le maréchal à la retraite avec à ses renforts les "mercenaires" tchadiens et soudanais, ainsi que les combattants russes de Wagner que Moscou mettait à son service, était loin d’être "le rempart" qui allait protéger les militaires français de l'opération Barkhane qui compte plus que 5 000 hommes, déployée au Mali et dans les pays voisins.

Néanmoins, l’échec des paris français en Libye continue de retentir au Tchad surtout après la mort du président Idriss Déby Itno, "un ami de longue date de la France".

La France, qui s’est dite "préoccupée" pour la stabilité au Tchad, semble déboussolée. La politique française se caractérise jusqu’à présent par l’indécision, les hésitations et les contradictions.

Paris ne dispose jusqu’à lors d’aucun registre d’action en faveur de la paix dans cette région. Le fils du défunt président tchadien Idriss Déby Itno, qui a pris la tête d'un Conseil militaire de transition après la mort de son père, avait présenté un gouvernement de transition.

Dès la prise de pouvoir de la junte, l'opposition et la société civile ont dénoncé un "coup d’État institutionnel". La répression militaire ne s'est pas fait attendre et s'est abattue sur des manifestants la semaine dernière, causant la mort de six à onze personnes.

L'Elysée s’était contenté de condamner la répression des manifestations, assurant qu'il ne soutiendra pas "un plan de succession".

Une seule chose à laquelle la France n’est pas prête à y renoncer, c’est le maintien des troupes tchadiennes engagées dans les pays voisins et au-delà, la Françafrique.

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