Afrique

Les musulmans rwandais indignés par « l’implication terroriste » de l’imam abattu

Un présumé recruteur de "djihadistes" pour le compte de l'organisation terroriste Daech a été abattu samedi à Kigali par la police rwandaise.

Esma Ben Said  | 27.01.2016 - Mıse À Jour : 28.01.2016
Les musulmans rwandais indignés par « l’implication terroriste » de l’imam abattu

Rwanda

AA/Kigali/Fulgence Mapeka

Les musulmans rwandais ont fermement condamné «l’implication terroriste» de l’imam en lien avec Daech, abattu samedi à Kigali par les forces de l’ordre, alors qu'il tentait de s'échapper après avoir été arrêté, a appris mercredi, Anadolu, auprès du mufti rwandais Sheikh Kayitare Ibrahim.

Les dirigeants de l’Association des Musulmans au Rwanda (AMUR) unique structure officielle représentative des musulmans au Rwanda, se sont réunis en urgence, mardi soir, afin d’afficher clairement leur «indignation» quant à l’implication de Muhammad Mugemangango, l’imam soupçonné de recruter des jeunes pour Daech, a indiqué Sheikh Kayitare Ibrahim, rencontré à Kigali par Anadolu.

D’après le mufti rwandais, l’implication de l’Imam «a été comme un coup de glaive dans le cœur de la communauté musulmane au Rwanda.»

«De par sa fonction, l’Imam devait être un modèle pour la communauté, il n’aurait jamais dû s’impliquer dans de telles histoires, c’est pourquoi nous nous sommes réunis pour comdamner ses actes», a-t-il déclaré, ajoutant que la réunion a regroupé, entre autres, le conseil des Sheikh du Rwanda, le comité exécutif et consultatif de l’association, les représentants des femmes musulmanes et des étudiants universitaires musulmans.

Depuis l’émergence de Daech, les messages livrés par la communauté musulmane via les radios et dans les mosquées n’ont cessé d’informer le public, toute catégorie confondue que « l’Islam rwandais et l’islam tout court sont évidemment contre les actes de terrorisme», rappelle le mufti.

«Nous avons lancé, à travers différents sermons passés dans différentes mosquées, des appels aux musulmans du Rwanda pour qu’ils fassent preuve de vigilance, notamment avec les jeunes. Nous suivons attentivement notre communauté pour empêcher quiconque d’être emporté par des idéologies extrêmistes », a-t-il ajouté.

«Toutefois, comme nous ne pouvons pas lire dans le coeur de chacun, nous sommes aussi rassurés par le fait que nos organes de sécurité pourront appréhender à n’importe quel moment les suspects au cas où ils oseraient manifester des penchants extrêmistes», a-t-il dit.

Plusieurs musulmans rwandais, rencontrés par Anadolu, ont également affiché leur indignation.

«L’Islam, de par son essence est une religion de paix et le djihad, de nos jours, est un combat du bien contre le mal dans le cœur du croyant et non de l’usage du fusil ou de la bombe contre les innocents», a souligné Youssuf Manirakiza,cinquantenaire, rencontré à Biryogo quartier "musulman" du secteur Nyamirambo dans la ville de Kigali.

Mugemangango,l'Imam abattu, était Imam adjoint à la Mosquée du quartier urbain de Kimironko, à l’Est de Kigali. Ses activités "suspectes" auraient été révélées à la police par la population, avait indiqué, dimanche, le porte-parole de la police rwandaise, Célestin Twahirwa.

D’après le porte-parole, il s’agit de la première affaire de recrutement présumé au Rwanda.

Plus de deux millions de Musulmans (près de 17% de la population) vivent au Rwanda, selon des chiffres de leaders religieux rwandais.

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