Le président malien reçoit un nouveau projet de révision constitutionnelle
-L’ONU a récemment dénoncé les retards pris dans la réforme constitutionnelle, prévue par l’accord de paix de 2015.

Tunis
AA/Tunis
Un comité d'experts a remis lundi au président malien Ibrahim Boubacar Keïta un nouveau projet de révision constitutionnelle dont l'adoption sera soumise à un référendum, un an et demi après l'abandon d'une première mouture, a annoncé la présidence malienne dans un communiqué cité par des médias dont "Jeune Afrique".
"L’ONU a récemment dénoncé les retards pris dans la réforme constitutionnelle, prévue par l’accord de paix de 2015, pour créer un Sénat, une Cour des comptes et inscrire la décentralisation dans la Constitution, alors que des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU, régulièrement visées par des attaques meurtrières", rappelle le même média, précisant qu'il s'agit de la première révision du genre depuis 1992.
Le Mali est également le théâtre de violences inter-communautaires, dont la dernière en date, le 23 mars, a fait quelque 160 morts dans un village peul du centre du pays.
Lors d’une précédente audience du groupe d’experts le 4 février, Ibrahim Boubacar Keïta avait assuré que "tout le monde sera consulté à quelque niveau qu’il soit, pour qu’au bout du parcours le produit soit l’exact reflet de la volonté du peuple malien et nous situe de manière absolument irréfutable parmi les nations fondées sur le droit", rappelle le communiqué.
La présidence précise, en outre, que "la prochaine étape de la démarche consistera à faire approuver de manière inclusive ce rapport. Ensuite, les Maliennes et Maliens seront sollicités pour donner leur avis par voie référendaire sur la révision de la Constitution" sans, toutefois, préciser la date de ce référendum.
En août 2017, le chef de l’État malien avait décidé de "surseoir" à l’organisation d’un référendum sur un premier projet de révision de la Constitution.
Cette décision avait été célébrée dans les rues de Bamako par plusieurs milliers d’opposants qui reprochaient notamment au texte de ne pas préciser la durée du mandat des sénateurs désignés par le président, note, enfin "Jeune Afrique".