Afrique

Le Bénin interdit l'embarquement du pétrole brut nigérien à partir de son port de Sèmè

-En réaction au maintien de la fermeture de la frontière nigéro-béninoise.

Salif Omar  | 10.05.2024 - Mıse À Jour : 10.05.2024
Le Bénin interdit l'embarquement du pétrole brut nigérien à partir de son port de Sèmè

Niger

AA / Niamey / Salif Omar

Le président béninois Patrice Talon a confirmé la décision de son pays d'interdire l'embarquement du pétrole brut nigérien à partir du port béninois de Sèmè.

"Nous avons dit aux Chinois qu'il ne peut pas y avoir de bateaux dans nos eaux pour charger des produits nigériens, alors que le Niger a interdit tout échange avec le Bénin en fermant ses frontières", a indiqué le président Talon dans un entretien à la télévision publique béninoise, mercredi.

À travers un pipeline de près de 2000 kilomètres, le Niger a commencé à envoyer son pétrole brut au Bénin afin d'être vendu sur le marché international par la société chinoise CNPC, l'actionnaire principal.

Ce sont 90 mille barils qui seront acheminés chaque jour à partir du site d'Agadem situé dans la région de Diffa, au sud-est du Niger, près de la frontière tchadienne.

Les premières quantités de ce pétrole sont arrivées à Sèmè le 21 avril dernier. Dans un entretien accordé au journal en ligne nigérien "Aïr Infos", le Premier ministre nigérien de Transition Ali Mahamane Lamine Zene a indiqué qu'il revient "d'abord aux Chinois de régler l'affaire avec les Béninois", ajoutant que le Niger "s'en tient au contenu de l'accord" qu'il a signé avec le Bénin pour l'écoulement du pétrole brut à partir du port de Sèmè".

Depuis le coup d'État du 26 juillet dernier contre le président Mohamed Bazoum, les relations sont tendues entre le Niger et le Bénin.

En plus de la fermeture par le Bénin de ses frontières avec le Niger, dans le cadre des sanctions imposées par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO), les nouvelles autorités militaires ont reproché au régime de Patrice Talon d'avoir autorisé le déploiement des forces étrangères, notamment françaises, sur le territoire béninois, dans la perspective d'une agression contre le Niger.

Ces autorités ont, non seulement dénoncé l'accord militaire entre le Niger et le Bénin, mais ont aussi déployé un important dispositif de sécurité pour bloquer la principale voie terrestre qui relie les deux pays.

Malgré la levée des sanctions de la CEDEAO contre le Niger en février dernier et la décision du Bénin de rouvrir ses frontières, le blocus est toujours maintenu.

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