Afrique

Guinée Conakry : Le gouvernement dissout le FNDC

- Le Front national pour la défense de la Constitution, créé en avril 2019, est accusé de "mettre en péril la paix publique et le vivre-ensemble"

Fatma Bendhaou  | 09.08.2022 - Mıse À Jour : 09.08.2022
Guinée Conakry : Le gouvernement dissout le FNDC

Cameroon

AA / Peter Kum

Les autorités de la transition de la Guinée, ont annoncé, à travers un arrêté du ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, la dissolution du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC).

« Considérant que ce groupement de fait, organisé de manière hiérarchisée, disposant d'administrateurs et de membres violents, mettant en péril l'unité nationale, la paix publique et le vivre ensemble, ne figure pas sur la liste des organisations non gouvernementales en République de Guinée, ni sur la liste des collectifs d'association en République de Guinée et encore moins dans le répertoire des organisations non gouvernementales agréés en République de Guinée (…), le groupement de fait dit Front National de la Défense de la Constitution est dissous », a annoncé, dans un communiqué, le gouvernement de transition de la Guinée.

Cette annonce de dissolution intervient alors que le mouvement citoyen, créé en avril 2019, projette de nouvelles manifestations dans le pays le 17 août 2022.
Pour le moment, le FNDC a décidé de ne pas réagir à cette décision.

Le FNDC a annoncé, lundi, qu’il « organisera une manifestation citoyenne et pacifique le dimanche 14 août 2022 à Bruxelles (Belgique) et le mercredi 17 août 2022 sur toute l’étendue du territoire national de Guinée , conformément aux articles 20 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, 21 du Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques, 11 de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, 34 et 8 alinéa 2 de la Charte de la transition guinéenne ».

Le Front national pour la défense de la Constitution, une coalition de partis, syndicats et organisations de la société civile, était déjà à l'initiative des manifestations des 28 et 29 juillet dernier pour dénoncer la « gestion unilatérale de la transition » par la junte. Interdites par les autorités, celles-ci ont dégénéré et cinq personnes ont été tuées.

Suite à ces manifestations, le ministre de la Justice Alphonse Charles Wright a menacé de dissoudre le FNDC. Selon lui, le FNDC n’a pas une « existence juridique » en Guinée.

« Toutes les organisations qui n’ont pas une existence légale, dans les jours à venir. Leurs activités seront interdites dans les plus brefs délais, c’est notamment le cas du FNDC », avait déclaré le ministre dans une sortie médiatique

Le 1er août courant, la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a sommé « les autorités guinéennes, la classe politique et la société civile à engager un dialogue inclusif afin de désamorcer la tension et de convenir d'un calendrier et de modalités raisonnables pour le rétablissement pacifique de l'ordre constitutionnel ».

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