Egypte : Une campagne électronique pour rejeter l’intervention militaire en Libye
-A travers le hashtag «#Je_n_ai_pas _mandaté » qui a bénéficié de milliers d’interactions par des commentaires et des photos sur les plateformes des réseaux sociaux

Istanbul
AA / Istanbul
Les utilisateurs des réseaux sociaux en Egypte ont refusé le mandant accordé au président de leur pays, Abdelfattah al-Sissi, pour intervenir militairement en Libye.
Dimanche, le parlement égyptien avait approuvé, à l’unanimité, au cours d’une séance à huis clos, un mandat accordé à al-Sissi d’envoyer des forces vers la région ouest, pour combattre les « éléments terroristes étrangers », ce qui ouvre la voie à une éventuelle action militaire en Libye.
Récemment, des twitteurs ont lancé le hashtag «#Je_n_ai_pas _mandaté», qui a bénéficié de milliers d’interactions par des commentaires et des photos sur les plateformes des réseaux sociaux, pour exprimer le refus du mandat accordé à al-Sissi pour intervenir militairement et l’opposition à l’effusion du sang des Libyens.
Des dizaines d’utilisateurs des réseaux sociaux ont fait part de leurs craintes quant à « l’enlisement » de l’armée égyptienne dans une guerre et la perte de milliers de victimes parmi les simples soldats, tandis que d’autres ont rappelé l’exemple des pertes essuyées par l’Egypte durant la Guerre du Yémen (en 1962 à l’époque du président disparu, Jamel Abdennacer 1956-1970).
Hatem Samir a écrit sur son compte Facebook : « Je témoigne devant Dieu que je n’ai pas mandaté et que je n’accepte pas l’intervention des forces armées égyptiennes en Libye. Le sang des Musulmans est sacré et est plus important que tout acquis d’ordre politique pour une quelconque partie. Le feu va ravager le tueur et la victime ».
Yahya Nassar a réagi au hashtag sur twitter en écrivant : « Je n’ai pas mandaté l’armée égyptienne pour mener une guerre en Libye. Le Barrage [éthiopien] de la Renaissance est plus important ».
De son côté, Samir al-Banna a écrit sur twitter : « Je fais partie des 100 millions d’Egyptiens. Je mandate l’armée égyptienne pour sécuriser ma vie et celle de mes enfants et garantir mon droit aux eaux du Nil (dans une référence à l’affaire du Barrage de la Renaissance) et non pas en Libye ».
A son tour, Afef Mohamed Ali, a écrit : « En mon nom personnel et au nom des personnes libres d’Egypte et du Monde, j’annonce que je n’ai pas mandaté al-Sissi à mener la guerre en Libye. Vous le savez très bien que nous ne pouvons pas nous engager dans cette guerre mais qu’il ne s’agit que de verbiage et de démonstration de force, rien de plus ».
Un autre compte indique que « Vous avez tenu une séance à huis clos (dans une référence au parlement égyptien) et vous avez dit que les députés du peuple ont mandaté al-Sissi, le peuple vous dit non je n’ai pas mandaté al-Sissi ».
Lundi, les Nations Unies ont fait part de leur « profonde inquiétude » face au mandat accordé par le parlement égyptien à al-Sissi pour envoyer des forces, en dehors des frontières en direction de l’ouest (frontières du territoire libyen).
Le porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, a déclaré, dans une conférence de presse animée en vidéoconférence : « Nous suivons cela de près et ces développements sont à l’origine d’une grande inquiétude ».
L’Egypte et d’autres pays arabes et occidentaux soutiennent les milices du général putschiste Khalifa Haftar qui disputent au gouvernement libyen, internationalement reconnu, la légitimé et le pouvoir dans ce pays riche en pétrole.
L’armée libyenne s’apprête à libérer la ville de Syrte (450 Km à l’est de la capitale Tripoli) de la présence des milices de Haftar après avoir réussi à débarrasser l’ensemble de la région occidentale de ces milices et des mercenaires qui l’appuient.
*Traduit de l’Arabe par Hatem Kattou
Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.