Afrique

Blanchiment de capitaux: La Tunisie inscrite sur la liste noire de l'UE

« Elle signifie que tout étranger ayant des transactions commerciales ou d’investissement en Tunisie sera exposé à rendre des comptes dans son pays pour suspicion de blanchiment de capitaux », a-t-il opiné.

Nadia Chahed  | 07.02.2018 - Mıse À Jour : 07.02.2018
Blanchiment de capitaux: La Tunisie inscrite sur la liste noire de l'UE

Tunis


AA/Tunis/Bouazza Ben Bouazza

Le parlement européen a voté mercredi une motion en vertu de laquelle la Tunisie a été inscrite dans la liste noire des pays « fortement exposés aux risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme ».

Deux autres pays, le Sri Lanka et Trinité-et-Tobago ont été également ajouté à cette liste, selon un communiqué du parlement européen.
Le vote a dégagé des avis divisés sur la question dans la mesure où 357 députés ont voté pour la motion et 293 étaient contre, tandis que 26 élus se sont abstenus.

Selon l’expert économique Azzeddine Saïdane, cette décision aura « des retombées très, très négatives ».

« Elle signifie que tout étranger ayant des transactions commerciales ou d’investissement en Tunisie sera exposé à rendre des comptes dans son pays pour suspicion de blanchiment de capitaux », a-t-il opiné.

A ses yeux, le vote du parlement européen est « éminemment politique et pourrait engendrer des recommandations aux institutions financières de ne plus traiter avec la Tunisie ».

L’expert suggère que « la Tunisie doit immédiatement œuvrer à convaincre le parlement européen de la sortir de cette liste d’autant que la moitié des députés sont avec la Tunisie ».
« Il faut s’employer dans ce sens en changeant les lois et les mesures dans les domaines concernés », a-t-il insisté.

La liste établie par la Commission européenne pointe du doigt les pays considérés comme présentant des déficiences stratégiques dans leurs régimes de lutte contre le blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme.

Le parlement européen a voté contre une motion de rejet présentée par les députés opposés à cette mesure. Ils estimaient que l’ajout de la Tunisie à la liste noire « n’est pas méritée » en ce sens que « ce pays d’Afrique du Nord est une démocratie naissante qui a besoin de soutien et que la liste ne reconnaît pas les récentes mesures prises par le gouvernement tunisien pour renforcer son système financier contre les activités criminelles ».

La commission des analyses financières de la Banque centrale de Tunisie (BCT) avait, en effet, publié un communiqué le 1er février 2018, dans lequel elle proclamait l’engagement de la Tunisie à appliquer dans les délais fixés, à se conformer aux critères internationaux relatifs à la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la propagation des armes de destruction massive.

Le communiqué note que dans le cadre de ce plan d’action, un décret gouvernemental avait été pris en date du 4 janvier, définissant les mesures d’application des décisions émanant des structures onusiennes spécialisées ayant trait à la lutte contre le financement du terrorisme.

Le 5 février, la commissaire à la justice, aux consommateurs et à l’égalité des genres, Vera Jourova, avait décliné une demande de certains députés de retirer immédiatement la Tunisie de cette liste. Elle néanmoins déclaré que la Commission européenne réévaluerait les progrès du pays « le plus tôt possible » cette année.

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