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Erdogan: "Les Grecs pourraient aussi avoir besoin, un jour, de compassion"

Le Président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a très fermement dénoncé la violence des forces de sécurité grecques qui, dans le but d’empêcher les réfugiés d’entre sur leur sol, n’hésitent pas à leur tirer dessus à balles réelles.

Aynur Ekiz, Tuncay Çakmak  | 04.03.2020 - Mıse À Jour : 04.03.2020
Erdogan: "Les Grecs pourraient aussi avoir besoin, un jour, de compassion"

TBMM

AA - Ankara


Le Président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a très fermement dénoncé la violence des forces de sécurité grecques qui, dans le but d’empêcher les réfugiés d’entre sur leur sol, n’hésitent pas à leur tirer dessus à balles réelles.


Le Chef de l’Etat s’exprimait, mercredi, lors de la réunion hebdomadaire du groupe AK Parti (Parti de la Justice et du Développement) au Parlement turc.


Il a d’abord énoncé une longue charge contre le chef du principal parti d’opposition turque, CHP, Kemal Kilicdaroglu, qu’il a accusé de mettre en péril l’unité nationale à travers ses propos concernant la situation à Idleb, en Syrie.


"Ceux qui cherchent à entacher avec des diffamations, ce combat historique de notre pays, qui qu’ils soient, sont des traitres en manque d’honneur", a-t-il lancé, avant d’ajouter : "Quelqu’un qui ne comprend pas et ne ressent pas au fond de lui le sens du mot patrie, n’est pas seulement ignorant, il est tombé dans la traitrise".


Le Président turc s’est ensuite exprimé sur l’opération Bouclier du Printemps, lancé le 27 février à Idleb, pour mettre fin aux attaques du régime syrien contre les positions turques et empêcher un nouveau drame humanitaire.


Il a rappelé qu’Ankara a longtemps usé des tuyaux diplomatiques pour résoudre le problème, regrettant le manque de réaction de la communauté internationale, tant pour les questions sécuritaires qu’au sujet des réfugiés et des migrants.


Les dernières attaques du régime syrien contre des soldats turcs dans la zone de désescalade d’Idleb, ont poussé la Turquie à prendre des mesures militaires.


"Nous avons démontré une nouvelle fois, à travers nos dernières opérations, que nous ne sommes pas un pays qui ne sait pas se battre, mais qui ne veut pas faire la guerre", a-t-il assuré.


Ankara invite depuis plusieurs années les pays européens et l’ensemble de la communauté internationale à agir à Idleb pour mettre fin aux massacres de civils et empêcher un nouveau flux migratoire vers la Turquie, qui compte déjà près de 4 millions de Syriens sur son sol, et qui n’est plus en mesure de supporter seule ce poids.


"De la même manière que nous n'abandonnerons pas notre pays aux groupes terroristes, nous n'abandonnerons pas le peuple syrien innocent au bon vouloir du régime criminel et de ses soutiens", a insisté le Président Erdogan pour expliquer la détermination de la Turquie.


Face à cette fin de non-recevoir des européens, Ankara a décidé, la semaine dernière, de ne plus empêcher les réfugiés qui le souhaitent de quitter la Turquie pour aller vers les pays européens.


Depuis dimanche, des dizaines de milliers de réfugiés se présentent à la frontière avec la Grèce, provoquant une réponse violente et disproportionnée des autorités grecques, et affolant les autres capitales européennes.


"Nous invitons les pays de l'Union Européenne, la Grèce en premier, à agir de manière respectueuse envers les réfugiés qui viennent sur leurs terres, conformément à la Déclaration universelle des droits de l'homme", a-t-il appelé.


Et de poursuivre :"Les Grecs, qui tirent sur les réfugiés et qui essaient de couler leurs embarcations pour les empêcher à tout prix d'entrer sur leur territoire, ne doivent pas oublier qu'un jour ils pourraient aussi avoir besoin de la miséricorde".


En effet, au moins deux réfugiés ont été tués par les tirs à balles réelles des policiers grecs, quand dans le même temps, des gardes-côtes grecs ont été filmés alors qu’ils tentaient de couler des embarcations de réfugiés en mer Egée.


Le Chef de l’Etat turc a également répondu aux questions des journalistes après son discours au parlement.


Il a notamment été interpellé sur les déclarations de la délégation américaine qui se trouve en Turquie depuis mardi, qui a indiqué que Washington réfléchit sur les moyens de fournir des munitions à la Turquie en soutien à son opération à Idleb.


Erdogan a confirmé qu'il a fait une telle demande à Donald Trump.


Le Président turc a également souligné que le but de sa visite de jeudi à Moscou, où il se réunira avec Vladimir Poutine, a pour but d'instaurer au plus vite un cessez-le-feu dans la région d'Idleb.

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