Erdogan: La Turquie, une "Route de la Soie de l'énergie"
- "La Turquie, carrefour des civilisations, est aujourd'hui surnommée Route de la Soie de l'énergie", a déclaré le Président turc lors du Congrès Mondial du Pétrole à Istanbul.

Istanbul
AA - Istanbul - Tuncay Çakmak
"Malheureusement, le pétrole qui devait être source de richesse et de prospérité, a été un motif de guerres".
C’est avec ces mots que le Président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a qualifié les enjeux autour de l’énergie, lundi, lors de la cérémonie d’ouverture du 22ème Congrès Mondial du Pétrole réuni à Istanbul en Turquie.
Le Chef de l’Etat a d’abord souhaité rappeler l’importance des ressources énergétiques dans le monde moderne.
"Depuis plus d'un siècle, le moyen pour être un pays fort passe par le contrôle des ressources énergétique. Cette volonté de contrôler ces ressources et les chemins qu'elles doivent franchir a été à la source de nombreux conflits, violences et invasions. Malheureusement, le pétrole qui devait être source de richesse et de prospérité, a été un motif de guerres", a-t-il dit.
"Notre pays se trouve dans une situation géopolitique qui fait de lui un pont naturel entre les producteurs et les consommateurs d’énergie. Notre position dans l’hinterland de l’énergie, notre stabilité politique et notre croissance politique font que nous sommes un acteur important de la scène énergétique internationale", a-t-il expliqué.
"La Turquie, carrefour des civilisations, est aujourd'hui surnommée Route de la Soie de l'énergie", a-t-il ajouté.
Le Président turc s’est ensuite exprimé sur les investissements et les projets réalisés ces dernières années pour répondre à ses besoins énergétiques.
"Pour assurer une croissance durable, la Turquie doit réduire sa dépendance énergétique à l'égard d'autres pays et user de ses ressources nationales de la meilleure façon. Nous avons dépensé chaque année 55 milliards de dollars en moyenne pour importer des produits énergétiques, cela montre bien le degré de notre dépendance. Nous développons donc des projets dans plusieurs domaines pour répondre à nos besoins énergétiques qui vont doubler dans les 10 années à venir", a-t-il indiqué.
"Nous accélérons nos investissements dans le domaine de l'énergie nucléaire. Quand nos centrales d'Akkuyu et de Sinop seront en activité, elles assureront 10% de nos besoins en électricité. Nous travaillons d'ores et déjà sur un projet de troisième centrale nucléaire", a-t-il poursuivi.
Et d’ajouter : "Afin de pallier les risques liés au manque de gaz, nous mettons en place un système qui nous permettra prochainement de stocker au moins 20% du gaz que nous allons consommer."
Recep Tayyip Erdogan s’est aussi arrêté sur la question de la sécurité énergétique.
Il n’a pu poursuivre sans parler « du chaos qui règne dans la région », touchée par les guerres, le terrorisme et les tensions diverses.
"Le chaos qui s'est propagé dans des régions riches en énergie à cause des organisations terroristes nous oblige à coopérer davantage. La sécurité énergétique passe par la lutte contre le terrorisme. La Turquie a beaucoup souffert du terrorisme. Notre combat concerne aussi la sécurité énergétique. Personne ne doit attendre que la Turquie reste passive face à ce qui se passe autour d'elle. Nous ferons tout ce qu'il faut pour notre sécurité sans demander l'autorisation à quiconque", a-t-il averti.
La question des ressources énergétiques de la Méditerranée Orientale, et la situation de Chypre, est un autre sujet évoqué par le Président turc.
Il a rappelé l’opposition de la Turquie aux projets développés unilatéralement dans la région par la partie grecque de l’île.
"Malheureusement une importante opportunité pour la Méditerranée Orientale a été gâchée la semaine dernière à cause du comportement négatif de la partie grecque de Chypre. Nous ne regardons pas d'un bon œil la collaboration de certaines entreprises énergétiques avec la partie grecque alors qu'elle affiche un tel comportement. Le droit international assure que les ressources en hydrocarbure doivent appartenir à chacune des parties. Chacun doit éviter de faire grimper les pressions autour de la question chypriote", a-t-il prévenu pour conclure.
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