Maroc: Le leader de la contestation du Rif mis en détention préventive

Rabat
AA/ Rabat/ Mohammed Taleb
Le leader de la contestation du Rif marocain, Nasser Zefzafi, a été entendu jusqu’aux premières heures de ce mardi par le juge d’instruction de la première chambre de la Cour d’Appel de Casablanca, Abdelouahed Majidi.
Deux heures du matin passées, le juge d’instruction a décidé de transférer l’intéressé et ses six compagnons à la prison locale de « Oukacha » (Casablanca) dans l’attente de compléter l’enquête, a-t-on appris de la défense.
Dans une déclaration à Anadolu, l’avocat Mohammed Haddach a indiqué que l’enquête préliminaire de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) s’est terminée avant la fin de la prolongation de la garde à vue de 96 heures (Zefzafi et ses compagnons ont été arrêtés dimanche 28 mai).
Le leader de l’insurrection du Rif, région du nord du Maroc embrasée depuis la mort du vendeur de poisson Mouhcine Fikri, broyé dans une benne à ordures en octobre dernier, avait été transféré, lundi dans l’après-midi, du siège de la BNPJ à Casablanca à la Cour d’Appel de la même ville.
« Ils étaient sept prévenus, dont Nasser Zefzafi, qui ont été auditionnés, lundi en fin d’après-midi, par quatre substituts du procureur général, Hassan Matar, » a affirmé, dans une déclaration à Anadolu, le coordonnateur de la défense des prévenus, Saïd Benhemani.
D'entre les 600 avocats que compte le comité de défense des détenus du « Hirak » (mouvance ou mouvement) du Rif, il y avait près de 300 robes noires, y compris des bâtonniers, représentant différents barreaux du royaume qui circulaient dans les couloirs de la Cour d’Appel, selon Saïd Benhemmani.
A sa sortie de l’audience, l’avocat Miloud Kandil du barreau de Casablanca, a indiqué à Anadolu que certains prévenus ont déclaré qu’ « ils ont été victimes de torture lors de leur arrestation par la police judiciaire d’Al- Hoceima ». Alors que d’autres ont indiqué qu’ils ont été traités d’une manière respectueuse des droits humains par les membres de la Brigade nationale de la police judicaire (BNPJ) ».
Les accusations auxquelles fait face Zefzafi et ses compagnons sont très lourdes, de l’avis de la défense : « atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat, tentative d'atteinte à l'intégrité territoriale du pays (séparatisme) et perception de fonds de l’étranger à cette fin, incendie volontaire, tentative d'homicide volontaire et incitation à la haine envers les symboles de l’Etat… ».