AA / Londres

Le palais de Buckingham doit aborder la question du racisme au sein de ses institutions à la suite d'une interview mouvementée entre l'animatrice de talk-show américaine, Oprah Winfrey, et le prince Harry et Meghan Markle où des allégations de racisme ont été proférées à l’encontre de la famille royale.

Dans un communiqué publié au nom de la reine Elizabeth, le palais de Buckingham a déclaré que les diverses problématiques soulevées au cours de l'entretien qui a duré deux heures, dont celle de la race, étaient préoccupants et que la famille était attristée d'apprendre les difficultés auxquelles le couple était confronté.

"Toute la famille est attristée d'apprendre à quel point ces dernières années ont été difficiles pour Harry et Meghan", indique le communiqué.

"Les problématiques soulevées, en particulier celle de la race, sont préoccupantes. Bien que certains souvenirs puissent varier, ils sont pris très au sérieux et seront traités par la famille en privé. Harry, Meghan et Archie seront toujours les membres bien-aimés de la famille", a-t-il ajouté.

Le palais subit une pression accentuée pour répondre aux allégations de racisme après que Markle, la première métisse à intégrer la famille royale, ait révélé que des questions avaient été posées sur "la couleur sombre" de la peau de leur fils Archie et "ce que cela pourrait signifier" pour le palais.

Au cours de l'entretien, qui a eu lieu dimanche en Californie, elle a révélé qu'elle avait des pensées suicidaires en raison des attaques racistes, des mensonges et des tromperies de la part des tabloïds britanniques et de la façon dont elle était traitée par certaines personnes au sein du palais.

Elle a décrit avec une particulière minutie comment elle s’est sentie piégée dans l’institution du palais à la suite de la confiscation de son passeport et de son permis de conduire et du refus de l’autoriser à rencontrer ses amis.

Pire encore, lorsqu'elle a demandé l'aide à un professionnel après la détérioration de sa santé mentale due aux attaques de la presse, Meghan s'est vue refuser sa requête par les autorités du palais qui ont dit que rien ne pouvait être fait à cet égard.

Rejointe plus tard, au cours de l’interview, par son époux Harry, le couple a déclaré à Winfrey que le palais avait également retiré leur service de sécurité privé lorsqu'ils ont déménagé au Canada, ce qui a obligé le couple à déménager en Californie aux États-Unis, et à se retirer officiellement de ses fonctions de membres seniors de la famille royale.

En janvier 2020, le couple royal a officiellement s’est retiré officiellement de ses postes de responsabilité dans la famille royale et n'utilise plus ses titres protocolaires (Son Altesse Royale (HRH)), qui sont généralement attribués aux membres éminents de la famille Windsor.

La décision était le résultat d'un examen médiatique intense de la vie du couple par des tabloïds britanniques accusés d'intimidation et d'ingérence dans la vie personnelle de la famille royale. Il est de notoriété publique que Buckingham Palace a été déçu de la décision du couple d’autant plus qu’il n'a même pas été consulté au préalable.

En septembre 2019, Meghan a poursuivi l'Associated Newspapers après que leur organe affilié, The Mail on Sunday et Mail Online, aient publié une lettre privée que Meghan avait écrite à son ancien père, qui était éloigné d’elle, et a réclamé des dommages-intérêts pour utilisation abusive présumée d'informations privées, de droits d'auteur et d’infraction ainsi que la violation de la loi sur la protection des données.

Le mois dernier, la duchesse de Sussex a remporté une affaire de protection de la vie privée contre le Mail on Sunday après une bataille juridique de deux ans.

*Traduit de l’anglais par Mounir Bennour