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Les organisations Rohingyas dénoncent l'accord ONU-Myanmar

- Selon ces organisations, l'accord signé pour le retour des réfugiés Musulmans d'Arakan au Bangladesh, ne répond pas à la question de la citoyenneté et de l'identité ethnique.

Gamze Türkoğlu Oğuz, Tuncay Çakmak  | 11.06.2018 - Mıse À Jour : 12.06.2018
Les organisations Rohingyas dénoncent l'accord ONU-Myanmar

Ankara

AA - Ankara - Tuncay Çakmak

Les organisations, à travers le monde, composées de Rohingyas ont dénoncé l’accord signé entre les Nations Unies (ONU) et le gouvernement du Myanmar pour le retour des Musulmans d’Arakan qui avaient dû fuir vers le Bangladesh voisin afin d ‘échapper à la violence et aux extractions.

Le Conseil Européen des Rohingyas (ERC), l’Organisation Nationale des Rohingyas d’Arakan (ARNO) et 21 autres organisations de Rohingyas ont publié, dimanche, une déclaration commune critiquant l’accord entre l’ONU et le Myanmar.

Selon ces organisations, l’accord intitulé "MOU" (Mémorandum d’accord), ne répond en aucun cas les principales raisons de la crise des Rohingyas, c’est-à-dire la question de la citoyenneté et de l’identité ethnique.

Les Rohingyas critiquent le fait de ne pas avoir été informé du contenu de l’accord pendant les pourparlers, "alors que c’était leur droit le plus naturel".

Ils dénoncent également l’absence des représentants des réfugiés Rohingyas pendant les discussions.

"Le texte de l’accord n’a pas été dévoilé. Cette situation fait naitre des doutes aux yeux de la communauté internationale", indique notamment la déclaration.

Les organisations de Rohingyas rappellent également que le Haut-Commissariat aux réfugiés et d’autres institutions liées à l’ONU ont constaté dans le passé que le gouvernement du Myanmar n’assure pas la sécurité des réfugiés qui sont rentrés.

"La question du retour est vitale pour tous les Rohingyas", soulignent-ils.

"Les Rohingyas ne font pas confiances au gouvernement du Myanmar et à ses soldats qui ont commis d’innombrables vols, viols, violences et qui ont brulé et détruit leurs maisons. Les pays de la région et l’ONU doivent former une force de paix", ont-ils encore déclaré.

Enfin, les organisations de Rohingyas dans le monde demandent que les responsables du Myanmar coupables de crimes contre les Musulmans d’Arakan soient jugés par la Cour Pénale Internationale.

Le porte-parole du Secrétariat générale de l’ONU, Stéphane Dujarric, avait annoncé la semaine passée qu’un accord avait été signé avec le gouvernement du Myanmar pour le retour des réfugiés installés au Bangladesh.

Les crimes qui se poursuivent depuis des années contre les Rohingyas, ont, selon les Nations Unies, contraint quelque 826 000 personnes à se réfugier au Bangladesh, 700 000 d'entre eux ayant fui le pays depuis le 25 août dernier.

Selon l'organisation internationale "médecins sans frontières" (MSF), pas moins 9 000 personnes appartenant à la minorité Rohingya ont été tuées dans la province d'Arakan (Rakhine), à l'ouest du Myanmar, entre le 25 août et le 24 septembre derniers.

L'Organisation des Nations Unies a, pour sa part, documenté le recours de membres des forces de sécurité du Myanmar, aux viols collectifs à large échelle, aux meurtres de nourrissons et de jeunes enfants, ainsi que leur implication dans des passages à tabac brutaux et des cas de disparitions.

Les enquêteurs de l'ONU ont rendu un rapport décrivant ces abus "comme étant des crimes contre l'humanité".



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