AA / Ankara

Le ministère turc des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur iranien à Ankara, Mohammad Farazmand, sur fond des déclarations de l'ambassadeur de Téhéran à Bagdad accusant la Turquie de violer la souveraineté de l'Irak.

Des sources diplomatiques turques ont déclaré que le ministère turc des Affaires étrangères avait informé l'ambassadeur iranien du rejet catégorique d'Ankara des accusations contenues dans la déclaration de l'ambassadeur de Téhéran à Bagdad, Iraj Masjedi.

Selon les mêmes sources, le ministère des Affaires étrangères a ajouté que ce qu'Ankara attend de l'Iran est de soutenir les efforts de la Turquie dans sa lutte contre le terrorisme et non pas de les contrer.

Elles ont aussi souligné que la partie turque avait assuré à l'ambassadeur iranien que les opérations turques s'inscrivaient dans le cadre de la lutte contre les éléments du PKK qui ébranlent la stabilité, la sécurité et la souveraineté de l'Irak.

D'après ces sources, la Turquie et l'Irak, lors de leurs visites mutuelles récentes de haut niveau, ont convenu que l'organisation du PKK constitue une réelle menace pour les deux pays.

Elles ont d'ailleurs insisté sur le fait que l'ambassadeur iranien en Irak Iraj Masjedi, lors de la conférence de presse, n'a pas du tout évoqué la menace posée par la présence du « PKK » en Irak.

Les sources diplomatiques ont également fait savoir que la partie turque a signifié à l'ambassadeur iranien la nécessité pour Ankara et Téhéran, de soutenir les efforts déployés pour placer toutes les milices armées, y compris celles coopérant avec l'organisation terroriste (PKK), sous le contrôle du gouvernement (irakien) pour qu'il puisse combattre efficacement l'organisation terroriste.

Le site web Rudaw, affilié à la région nord de l'Irak, a publié samedi dernier une interview de l'ambassadeur d'Iran en Irak, Iraj Masjedi, qui a eu lieu le 23 février.

Dans l'interview, Masjedi a appelé la Turquie à « quitter l'Irak et à respecter son territoire », au moment où l'armée turque mène des combats contre les éléments de l'organisation terroriste « PKK » dans le nord de l'Irak.

La Turquie mène des opérations militaires contre l'organisation « PKK » dans le nord de l'Irak, la plus récente étant l'opération « Griffe Aigle-2 », qui a duré du 10 au 14 février et s'est terminée par la neutralisation de 53 terroristes.

Masjedi a déclaré : « Nous rejetons l'intervention militaire en Irak, et les forces turques ne devraient pas menacer ou violer le territoire irakien ».

L’ambassadeur de Turquie en Irak, Fatih Yıldız, a commenté la déclaration de l’ambassadeur iranien, affirmant que Masjedi est la dernière personne à pouvoir donner à Ankara une leçon sur le respect des frontières de l’Irak.

*Traduit de l'arabe par Mounir Bennour.