AA / Ankara / Ahmed Asmar

Le mouvement de résistance palestinien Hamas a salué, jeudi, la déclaration du président américain Donald Trump, qui semble marquer un retrait de son projet visant à déplacer les Palestiniens de la bande de Gaza, ravagée par la guerre.

Mercredi, lors d’une rencontre à la Maison Blanche avec le "Taoiseach" (Premier ministre) irlandais, Micheal Martin, Trump a déclaré : "Personne n'expulse de Palestiniens de Gaza" en réponse à une question.

"Si les déclarations du président américain Trump représentent un abandon de toute idée de déplacement des habitants de la bande de Gaza, elles sont les bienvenues", a déclaré le porte-parole de Hamas, Hazem Qassem, dans un communiqué.

"Nous appelons à renforcer cette position en obligeant l'occupation (israélienne) à appliquer toutes les conditions des accords de cessez-le-feu (à Gaza)", a-t-il ajouté.

Le porte-parole de Hamas a également exhorté Trump à s'abstenir de "s'aligner sur la vision de l'extrême droite sioniste" contre les Palestiniens et leur terre.

Les déclarations de Trump interviennent après que Bezalel Smotrich, ministre israélien des Finances d'extrême droite, a annoncé dimanche que Tel-Aviv créerait un nouveau bureau de l'« Autorité de l'Emigration » sous le ministère de la Défense, chargé de superviser le déplacement forcé des Palestiniens de Gaza, selon plusieurs médias.

Un sommet arabe et une réunion de l'Organisation de la coopération islamique début mars ont approuvé un plan arabe global pour reconstruire Gaza sans déplacer ses habitants palestiniens. Le plan devrait prendre cinq ans à réaliser, pour un coût estimé à environ 53 milliards de dollars.

La proposition arabe a fait suite au plan de Donald Trump visant à "prendre le contrôle" de Gaza et à y réinstaller des Palestiniens pour transformer le territoire en destination touristique. Ce projet a été rejeté par le monde arabe ainsi que par de nombreux autres pays, qui l'ont qualifié de nettoyage ethnique.

Plus de 48 500 personnes, principalement des femmes et des enfants, ont été tuées lors d'une violente offensive israélienne sur Gaza depuis octobre 2023.

L'attaque a été suspendue suite à un accord de cessez-le-feu et d'échange de prisonniers, entré en vigueur en janvier.

En novembre 2024, la Cour pénale internationale a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité à Gaza.

Israël se trouve également confronté à une plainte pour génocide à la Cour internationale de justice concernant sa guerre contre l'enclave.

* Traduit de l'anglais par Sanaa Amir