AA / Moscou / Elena Teslova

La Russie a confirmé, mardi, avoir procédé à un tir de missile antisatellite dans l'espace.

Répondant à l'accusation américaine selon laquelle Moscou fait peser des risques sur la Station spatiale internationale, le ministère de la Défense a déclaré que le Département d'État et le Pentagone américains étaient hypocrites dans leurs appels à l'élaboration de "normes universelles destinées régissant l’exploration de l'espace".

"La Fédération de Russie appelle, depuis de nombreuses années, les États-Unis et les autres puissances actives dans le domaine spatial à signer un traité sur la prévention du déploiement d'armes dans l'espace. Le projet de ce traité a été soumis à l'ONU. Or, les États-Unis et leurs alliés font obstacle à son adoption", a déclaré le ministère dans un communiqué.

Le ministère a accusé Washington de poursuivre sa politique de militarisation de l'espace tout en déclarant ouvertement ne pas vouloir se lier par des obligations dans l'espace. Il a également rappelé la création du Commandement Spatial américain l'année dernière et l'adoption officielle d'une nouvelle stratégie spatiale dont l'un des principaux objectifs est de créer "un avantage militaire total dans l'espace".

"Avant même de déclarer la création du Commandement Spatial, le Pentagone avait activement développé et testé les dernières armes de combat de différents types en orbite, y compris la dernière version des vaisseaux spatiaux non habités X-37, sans la moindre notification", a déclaré le ministère.

"Les actions de la partie américaine sont évaluées comme une menace et sont incompatibles avec les objectifs déclarés de gestion pacifique de l'espace", a-t-il souligné.

Dans ces circonstances, le ministère russe de la Défense mène des activités planifiées pour renforcer ses capacités de défense, éliminant la possibilité d'un préjudice imprévu pour la sécurité du pays dans l'espace et sur terre, a noté le ministère.

"Le 15 novembre de cette année, notamment, le ministère russe de la Défense a mené avec succès un test à la suite duquel le satellite russe inactif 'Tselina-D', en orbite depuis 1982, a été ciblé", a-t-il précisé.

Le ministère a insisté sur le fait que les États-Unis sont "bien conscients" que les débris générés par ces essais n'ont pas constitué et ne constitueront pas une menace pour les stations orbitales, les engins spatiaux et les activités spatiales.

Il a également affirmé que des essais analogues dans l'espace avaient déjà été menés par les États-Unis, la Chine et l'Inde.

Lundi, le département d'État américain a accusé la Russie d'avoir effectué "un tir de missile antisatellite à ascension directe contre l'un de ses propres satellites".

Le test a généré "mille cinq cents débris traçables sur orbite et générera probablement des centaines de milliers de débris plus petits", a-t-il ajouté.

"Les événements du 15 novembre 2021 démontrent clairement que la Russie, bien qu'elle prétende s'opposer à la militarisation de l'espace, est disposée, par son comportement imprudent et irresponsable, à compromettre la viabilité à long terme de l'espace et à mettre en péril l'exploration et l'utilisation de l'espace par toutes les nations", ajoute le communiqué.

Le Département d'État s'est engagé à continuer à travailler avec ses alliés et partenaires afin de trouver une réponse "à cet acte irresponsable".

"Nous appelons toutes les nations actives dans le domaine spatial à se joindre à nous dans les efforts visant à développer des normes de conduite responsable et à s'abstenir de mener des essais dangereux et irresponsables comme ceux effectués par la Russie", a-t-il conclu

*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj