Kremlin: Moscou reste engagé malgré le blocage ukrainien sur les échanges de prisonniers
- Le porte-parole du Kremlin critique les "excuses et justifications" de l’Ukraine pour ne pas avoir respecté les échanges de prisonniers de guerre et de dépouilles de soldats tombés au combat

Moscow City
AA / Moscou / Elena Teslova
La Russie reste fidèle aux accords conclus avec l’Ukraine lors des précédentes négociations à Istanbul et continue de respecter ses engagements, contrairement à la partie adverse, a déclaré, lundi, le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov.
Lors d’un point presse à Moscou, Peskov a dénoncé les « excuses et justifications » avancées par Kiev pour refuser l’échange de prisonniers de guerre et de dépouilles de soldats tombés au combat, estimant qu’elles manquent de crédibilité.
« Nous avons entendu d’innombrables excuses, mais elles sont difficilement crédibles, » a-t-il affirmé.
Moscou accuse Kiev d’avoir interrompu l’échange de prisonniers et de dépouilles convenu à Istanbul la semaine dernière, dont la première phase devait avoir lieu le 7 juin.
De son côté, l’Ukraine affirme avoir reporté l’échange de prisonniers à la semaine prochaine, précisant qu’aucune date n’avait été fixée pour la restitution des dépouilles.
Interrogé sur les accusations de Kiev selon lesquelles Moscou aurait fixé unilatéralement la date du dernier échange, Peskov a refusé de commenter, appelant à « écouter attentivement » la déclaration du chef de la délégation russe, Vladimir Medinsky.
« Il répond à toutes vos questions, » a-t-il asséné.
Le porte-parole du Kremlin a indiqué qu’il fallait attendre le début de la semaine prochaine pour évaluer « l’évolution de la position de l’autre partie. »
Quant à savoir si la Russie avait sollicité l’aide d’organisations internationales pour transférer les dépouilles des soldats, Peskov a répondu par la négative.
« Pas encore, car il y avait un accord bilatéral. Il faut d’abord savoir si l’autre partie refuse d’honorer ses engagements, » a-t-il expliqué.
Il n’existe pour l’heure aucune perspective claire quant à une nouvelle série de négociations russo-ukrainiennes, mais le maintien du contact reste essentiel, a-t-il ajouté.
« Selon l’évolution de la situation, l’idéal serait de reprendre les discussions et d’organiser un nouveau cycle. Pour l’instant, rien n’est défini, » a-t-il précisé.
Concernant l’annonce de l’OTAN visant à renforcer de 400 % ses capacités de défense aérienne, Peskov y voit une nouvelle tentative d’« extorquer l’argent des contribuables au nom d’une prétendue ‘menace russe’. »
« Si les gouvernements des pays européens et de l’Alliance atlantique choisissent de traiter leurs contribuables de cette manière, ils continueront à le faire, » a-t-il réagi.
Enfin, Peskov a estimé que l’OTAN avait récemment « tombé le masque » et révélait désormais ouvertement « sa véritable nature : un outil d’agression et de confrontation. »
« Cette alliance a été créée pour la confrontation. Jusqu’à présent, elle dissimulait son essence, mais aujourd’hui, elle l’affiche sans détour, » a-t-il souligné.
La Russie, a-t-il conclu, devra répondre à ces actions « agressives » de l’OTAN, y compris de la part de ses nouveaux membres situés à proximité de ses frontières.
* Traduit de l'Anglais par Adama Bamba