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Israël : Netanyahu de nouveau contre-interrogé dans son procès pour corruption

– Selon le procureur, le Premier ministre israélien a déclaré « ne pas se souvenir » à 1 778 reprises lors de son interrogatoire par la police concernant les accusations de corruption

Ahmed Asmar  | 04.06.2025 - Mıse À Jour : 05.06.2025
Israël : Netanyahu de nouveau contre-interrogé dans son procès pour corruption

Ankara

AA / Ankara / Ahmed Asmar

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu s’est présenté mercredi devant le tribunal de district de Tel Aviv pour une seconde séance de contre-interrogatoire dans le cadre de son procès pénal pour corruption.

L’audience du jour porte sur l’Affaire 1000, dans laquelle Netanyahu est accusé de fraude et d’abus de confiance pour avoir accepté des cadeaux de luxe d’une valeur de plusieurs centaines de milliers de shekels de la part du producteur hollywoodien Arnon Milchan et du milliardaire australien James Packer, en échange de faveurs diverses.

Selon le quotidien Yedioth Ahronoth, cette nouvelle comparution intervient dans un contexte de tensions au sein de la coalition gouvernementale, alors que les partis ultra-orthodoxes menacent de la faire chuter en raison des retards dans l’adoption d’une loi exemptant les juifs haredim du service militaire obligatoire.

Mardi, Netanyahu avait été pour la première fois contre-interrogé par les procureurs de l’État dans le cadre de ce procès.

Au cours de cette séance, il a répondu à plusieurs questions du parquet en affirmant qu’il « ne se souvenait pas ».

Le procureur Yehonatan Tadmor a contesté cette ligne de défense, estimant que Netanyahu avait « une mémoire phénoménale », citant en référence son ancien conseiller proche, Nir Hefetz.

Tadmor a affirmé que le Premier ministre avait utilisé l’expression « je ne me souviens pas » 1 778 fois lors de ses interrogatoires par la police concernant les affaires 1000 et 2000, ajoutant que la fréquence de cette phrase augmentait au fil des séances.

Les médias israéliens ont qualifié ce contre-interrogatoire de « tournant spectaculaire », soulignant qu’il s’agissait de la première fois que Netanyahu répondait directement aux représentants du ministère public dans l’affaire 1000.

Le Premier ministre est visé par trois dossiers distincts déposés en 2019 : les affaires 1000, 2000 et 4000, regroupant des accusations de corruption, fraude et abus de confiance. Il rejette toutes les charges, qualifiant les poursuites de « mensongères ».

Netanyahu, dont le procès a débuté le 24 mai 2020, est le premier chef de gouvernement en exercice à témoigner comme accusé dans un procès pénal dans l’histoire d’Israël.

D’après la loi israélienne, il n’est pas tenu de démissionner tant qu’il n’a pas été reconnu coupable par la Cour suprême — un processus qui pourrait prendre plusieurs mois.

Par ailleurs, Netanyahu est également visé par des accusations de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité : la Cour pénale internationale a émis en novembre 2024 un mandat d’arrêt à son encontre, ainsi qu’à l’encontre de l’ex-ministre de la Défense Yoav Gallant, pour les atrocités commises à Gaza, où plus de 54 500 personnes, en majorité des femmes et des enfants, ont été tuées depuis le 7 octobre 2023.


* Traduit de l'Anglais par Adama Bamba

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