GRAPHIQUE - Le lourd bilan des manifestations en France
- Samedi 24 novembre, à travers 1600 manifestations, plus de 106 mille protestataires, les "gilets jaunes", étaient dans les rues françaises, notamment dans la capitale Paris pour protester contre le prix des carburants.

Ile-de-France
AA - Paris - Tuncay Çakmak
Le bilan des manifestations des "gilets jaunes" contre la hausse du prix des carburants, débutées le 17 novembre, est très lourd.
Depuis 10 jours, les citoyens français protestent contre les prix élevés des carburants en France. Le mouvement se fait appeler "les gilets jaunes", en référence aux gilet de sécurité porté par les manifestants.
La mesure du gouvernement français mettant en place une taxe supplémentaire sur les carburants est à la source des protestations. En moins d’un an, les prix ont flambé de plus de 20%.
Alors que le mouvement de protestations devrait se poursuivre, les cas de violences, de dégradations de commerces, de blocage de dépôts de carburants, l’intervention musclée des policiers contre les manifestants, les nombreuses gardes à vues, le nombre de blessés, la fermeture de l’accès à la Tour Eiffel à Paris, et les cas d’actes racistes et islamophobes ont marqué ces manifestations.
Samedi 24 novembre, à travers 1600 manifestations, plus de 106 mille protestataires étaient dans les rues françaises, notamment dans la capitale Paris.
Rassemblés dans la très célèbre Avenue des Champs Elysées, les manifestants ont parfois été confrontés aux policiers.
Les forces de l’ordre sont par moment intervenus de manière plus ou moins violente, usant de gaz lacrymogène et de jets d’eau, alors que certains manifestants n’hésitaient pas à jeter pierres et bouteilles sur les policiers.
Plusieurs incendies sont même apparus sur les Champs comme dans les rues adjacentes.
La Tour Eiffel a même été fermée, au grand désarroi des touristes.
Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner a annoncé dans la soirée que plus de 106 000 manifestants ont été comptabilisés dans les 1600 manifestations enregistrées sur le territoire. Il a également indiqué que 101 personnes ont été placées en garde à vue.
Le 17 novembre, ce sont plus de 2 mille manifestations et plus de 287 mille manifestants qui ont été dénombres dans l’ensemble de la France.
De nombreux blocages de routes, de carrefours sont toujours organisés de part et d’autres.
Plusieurs dépôts de carburants, dont les accès ont été bloqués par les "gilets jaunes", n’ont pas pu vendre leurs produits.
Depuis le premier jour, même si le nombre des manifestants recule, les manifestations sont, elles, de plus en plus violentes.
Depuis le début des manifestations, deux personnes sont mortes. Au total, 780 personnes ont été blessées, dont 141 membres des forces de l’ordre. Et 794 personnes ont été placées en garde à vue.
Par ailleurs, lors des manifestations du 17 novembre, certains cas d’actes racistes et islamophobes ont été recensés.
D’après France Info, à Saint-Quentin, une femme qui portait le voile dans sa voiture, a d’abord été victime d’insultes avant d’être forcée à retirer son voile.
À Cognac, une enquête a été ouverte contre des manifestants qui avaient eu des propos racistes contre une femme qui conduisait son véhicule. Les images avaient été partagées sur les réseaux sociaux.
En outre, selon les médias français, 9 personnes ont été emprisonnées depuis le 17 novembre, dont 4 ont été condamnées à 4 mois de prisons pour violences contre des policiers.
En plus des violences, les manifestations ont eu des conséquences négatives sur l’économie du pays, selon le ministre de l’économie, Bruno Le Maire.
Les entreprises auraient enregistré un recul de 39% de leurs chiffres d’affaires le 17 novembre, et de 24% le 24 novembre.
D’après le ministre, les bouchers, boulangers et coiffeurs auraient vu un recul de 60 à 70% de leurs chiffres en 10 jours.
Les premières réactions officielles au sujet des manifestations sont venues du 1er ministre Edouard Philippe.
Au 2ème jour des protestations, le Chef du gouvernement a maintenu le cap des réformes, tout en affirmant comprendre la colère des manifestants.
Le 20 novembre, depuis Bruxelles, le Président Emmanuel Macron avait appelé au dialogue.
Lundi 26 novembre, en Conseil des ministres, Macron a évoqué "des scènes de guerre" au sujet des violences de samedi dans la capitale.
Le ministre de l’Intérieur, Castaner, a fait porter la responsabilité des violences à la leader du parti d’extrême droite Rassemblement National, Marine Le Pen.
Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a déclaré que tout le monde se retrouvera autour de la table et que le gouvernement sera plus sensible aux problèmes des Français.
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