AA / Paris / Ümit Dönmez

Marine Le Pen a réaffirmé ce jeudi son intention de se présenter à l’élection présidentielle de 2027, alors même qu’elle est frappée par une condamnation à cinq ans d’inéligibilité avec application immédiate.

Au micro de LCI au cours de son passage en Nouvelle-Calédonie, la fondatrice du Rassemblement nationale a exprimé son intention de participer aux consultations de juin sur l’avenir institutionnel de l’archipel « en tant que candidate à la présidentielle ».

Condamnée fin mars, Marine Le Pen a fait appel, ce qui suspend l’exécution de la peine de prison avec sursis jusqu’à ce que la décision soit confirmée ou infirmée. Dans l’intervalle, l’ex-candidate à trois reprises à la présidence continue de jouer un rôle politique de premier plan au sein du RN, n’hésitant pas à marquer sa différence avec Jordan Bardella.

Interrogée par LCI, elle a lancé une pique à l’attention du président du parti : « Je ne suis pas sûre que Jordan connaisse très bien les problématiques de la Nouvelle-Calédonie. On partage nos talents, dirons-nous ». En déplacement dans le Gard, Bardella s’est gardé de toute polémique, affirmant : « Je ne rentrerai pas dans le concours de la petite phrase ».

En visite sur le territoire ultramarin un an après de violentes émeutes, Marine Le Pen cherche à poser les jalons d’une « nouvelle méthode », rencontrant notamment des représentants indépendantistes, historiquement opposés au RN.

Elle envisage par ailleurs d’adresser une lettre au président Emmanuel Macron pour solliciter officiellement sa participation aux futures discussions calédoniennes.

Ce retour de Marine Le Pen sur le devant de la scène, malgré sa fragilité judiciaire, illustre la course qui s’installe progressivement au sein du RN à mesure que l’échéance présidentielle de 2027 se rapproche.

En toile de fond, une bataille d’influence semble déjà engagée entre l’ancienne candidate et celui que beaucoup présentent comme son successeur désigné.