France : Macron, dans le costume du président
-Comme son prédécesseur François Hollande, la première visite à l’étranger effectuée par Emmanuel Macron en tant que président français sera consacrée à l’Allemagne.

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AA/ France / Qualid Filsde
Emmanuel Macron, le candidat du mouvement « En Marche » victorieux au terme du second tour de la présidentielle a été investi dimanche, président de la République Française.
Il a relevé, dans un discours d’investiture de 12 minutes, « l’espoir et l’esprit de conquête » de ses concitoyens, soulignant, "je ne céderai sur rien des engagements pris vis-à-vis des Français".
« Le travail sera libéré, les entreprises seront soutenues, la création et l’innovation seront au cœur de mon action », a-t-il déclaré.
Il affirme, par ailleurs, souhaiter "rendre aux Français cette confiance en eux depuis trop longtemps affaiblie".
« Nous avons besoin d’une Europe plus efficace, plus démocratique, plus politique, car elle est l’instrument de notre puissance et de notre souveraineté. J’y œuvrerai», a-t-il souligné.
Alors que ses prédécesseurs, ont choisi de prestigieuses limousines civiles de marques locales, pour la traditionnelle remontée de l’avenue des Champs-Elysées, à Paris, le jour de leur investiture, le choix de Macron, lui, se portera sur un véhicule militaire.
Il s’agit d’un « véhicule léger de reconnaissance et d’appui de l’armée », habituellement utilisé par le chef de l'Etat pour passer en revue les troupes le jour de la fête nationale française, le 14 juillet, souligne la presse locale.
Un choix perçu comme un hommage au corps militaire, note la chaîne d’information française "LCI".
Cependant, le fait que Macron soit le premier président français à être élu sous l’Etat d’urgence, qui devrait se poursuivre jusqu’au moins en juillet prochain, a pu contribuer à ce choix, selon les observateurs.
Quelques 50 mille policiers soutenus par 7 mille militaires avaient en effet été déployés, pour assurer la sécurité des 67 000 bureaux de vote, lors des présidentielles.
Le costume du président
Emmanuel Macron se distinguera également par ses choix vestimentaires. Alors qu’il foulait le tapis rouge du palais de l’Elysée, sa porte-parole, Laurence Haïm, communiquait, sur son compte Twitter, le modeste prix du costume présidentiel.
« Le Président sera habillé d’un costume de chez Jonas & Cie, magasin situé rue d’Aboukir à Paris. Le coût d’un costume est d’environ 450 euros », a-t-elle affirmé.
Une manière de suggérer la transparence et les goûts de sobriété de la nouvelle équipe présidentielle, après des élections entachées par les scandales du « Penelope Gate » et des coûteux costumes sur mesure offerts au candidat malheureux, François Fillon, lors de la campagne, indique le Huffington Post.
« Une manière aussi de gommer son image de banquier d'affaires et d'inscrire son quinquennat sous le signe de la sobriété », conclut le journal.
Les hommes du président
Les noms de certains membres de l’équipe du nouveau président français ont également été communiqués lors de la passation entre François Hollande et Emmanuel Macron, dimanche.
Il s’agit de Philippe Etienne, nommé conseiller diplomatique, Alexis Kohler, secrétaire général de l’Élysée, Patrice Strzoda directeur de cabinet du Président et Ismaël Emelien, conseiller spécial.
On relèvera, au milieu de deux sexagénaires, et d’un quadra (Alexis Kohler), la présence d’Emelien qui, à 30 ans, a été chargé de la stratégie de la campagne victorieuse d'En Marche.
Un choix qui fait écho à l’âge du président lui-même, 39 ans, le plus jeune à être parvenu à ce poste dans l’histoire du pays.
Macron bat ainsi un record qui remonte à 1848, année à laquelle Louis-Napoléon Bonaparte avait accédé à la présidence de la IIeme République à l’âge de 40 ans.
La première visite du président
Dans un registre plus convenu, la première visite à l’étranger effectuée par Macron en tant que président français sera consacrée à l’Allemagne.
La chancelière allemande, Angela Merkel recevra en effet, lundi, à Berlin, Emmanuel Macron, au lendemain de son investiture. Cinq auparavant, son prédécesseur, François Hollande s’est rendu en Allemagne le jour même de son investiture.
Or si le gouvernement allemand s’est ouvertement félicité de la victoire de Macron, les points de vue entre Paris et Berlin divergent sur la question des réformes de la zone euro. Un point crucial qui devrait être soulevé lors de la rencontre de demain lundi, rappelle la radio française "RFI".
Le plus pro-européen des candidats lors de la présidentielle française, aura donc d’emblée l’opportunité de se frotter aux réalités d’une Europe que Paris souhaiterait « plus efficace, plus démocratique, plus politique ».
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