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Forbes : Mohammed Bin Zayed anéantit les démocraties au Moyen-Orient

William Hartung, a déclaré que le Prince héritier des Emirats Arabes Unis est un dictateur qui a utilisé les ressources de son pays pour éliminer les tendances démocratiques dans la région, sous prétexte de lutter contre l'extrémisme islamique.

Mourad Belhaj  | 17.01.2020 - Mıse À Jour : 18.01.2020
Forbes : Mohammed Bin Zayed anéantit les démocraties au Moyen-Orient

Washington

AA / Abdul Jabbar Aburas

Le magazine économique américain Forbes, s'en est pris au prince héritier d'Abou Dhabi, Mohammed bin Zayed Al Nahyan, le décrivant comme "un dictateur qui a utilisé les ressources financières et militaires de son pays pour éliminer les tendances démocratiques dans la région, sous prétexte de lutte contre l'extrémisme islamique".

C'est ce que révèle un article de William Hartung, directeur du projet sur les armes et la sécurité au "Center for International Policy" aux États-Unis, publié jeudi par le magazine Forbes sur son site Internet.

Dans l'article, l'analyste a évoqué le rôle que bin Zayed et son pays jouent dans la région et leur implication dans le soutien des milices du général à la retraite Khalifa Haftar en Libye, contre un gouvernement internationalement reconnu, ainsi que l'implication de son pays dans des attaques qui équivalent à des crimes de guerre au Yémen.

Hartung a déclaré que Mohammed bin Zayed faisait jusqu'à présent partie du problème du Moyen-Orient et non de la solution; c’est "finalement un dictateur qui a utilisé les ressources militaires et financières de son pays pour éliminer les tendances démocratiques dans la région, sous prétexte de lutter contre l'extrémisme islamique".

Sur le plan interne, ajoute Hartung, Mohamed bin Zayed dirige un pays qui "ne peut tolérer l'opposition ni en parole ni en pratique. Un pays qui emprisonne les détracteurs du régime et espionne les citoyens des États-Unis, du Royaume Uni, des Émirats et d'autres pays".

Hartung a également fait référence au témoignage de Human Rights Watch sur les précédents des Emirats, qui semblent être un pays où on assiste à des "arrestations arbitraires et où, dans certains cas, font disparaître des individus qui critiquent les autorités".

L'analyste américain a mentionné dans l'article que les Émirats Arabes Unis ont encore des liens étroits avec les milices et les groupes séparatistes impliqués dans la torture et les meurtres de civils au Yémen, et a contribué à pousser le pays au bord de la famine.

Il a également noté que le gouvernement de bin Zayed avait armé et soutenu les forces du général Khalifa Haftar en Libye, contre le gouvernement d’entente nationale internationalement reconnu, en violation directe de l'embargo sur les armes imposé par les Nations Unies.

Selon Hartung, l'aventurisme militaire des Émirats Arabes Unis a été rendu possible par les États-Unis, qui ont offert à ce pays plus de 27 milliards de dollars d'armes au cours de la dernière décennie, y compris, des avions de combat F-16, des hélicoptères d'attaque Apache, ainsi que des milliers de véhicules blindés et des dizaines de milliers de bombes et de missiles.

Et d’ajouter que l'une des raisons pour lesquelles les Émirats Arabes Unis ont échappé à de plus grandes critiques, est qu'ils ont l'un des lobbies les plus puissants de Washington, selon le rapport d’octobre 2019 de l'Initiative de transparence des influences étrangères (FITI).

Rien qu'en 2018, les Émirats Arabes Unis ont dépensé plus de 20 millions de dollars pour 20 entreprises de lobbying distinctes. Ces entreprises ont engagé plus de 3 000 activités de lobbying, organisant notamment des réunions avec des membres du Congrès, avec les médias et des groupes de réflexion influents.

Il a également souligné que les entreprises employées par les Émirats Arabes Unis avaient payé plus de 600 mille dollars en contributions politiques.

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