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Financement libyen : Tous les recours de Sarkozy rejetés par la Cour de cassation

- Sarkozy et ses proches sont soupçonnés par la justice française d’avoir reçu plusieurs valises d’argent provenant du régime libyen en 2006 et 2007 et qui auraient permis entre autres, de financer la campagne présidentielle de 2007

Fatma Bendhaou  | 02.12.2021 - Mıse À Jour : 02.12.2021
Financement libyen : Tous les recours de Sarkozy rejetés par la Cour de cassation

France

AA/Nice/Feïza Ben Mohamed

La Cour de cassation a rejeté l’ensemble des recours formulés par l’ancien président, Nicolas Sarkozy, dans le cadre de l’enquête sur le financement libyen présumé de sa campagne électorale de 2007, selon une information rapportée par la presse française mercredi soir.

« Ni l’intérêt de l’ordre public ni celui d’une bonne administration de la justice ne commandent l’examen immédiat du pourvoi » et la « procédure sera continuée conformément à la loi » a estimé la plus haute juridiction judiciaire française, dans sa décision citée par le journal Le Monde.

La justice a ainsi validé la constitution de partie civile de l’association anticorruption Sherpa, contestée par Nicolas Sarkozy, après avoir déjà rejeté en janvier dernier, les recours formulés par l’ancien ministre Claude Guéant et l’homme d’affaires Alexandre Djouhri.

Pour rappel, Nicolas Sarkozy et ses proches sont soupçonnés par la justice française d’avoir reçu plusieurs valises d’argent provenant du régime libyen en 2006 et 2007 et qui auraient permis entre autres, de financer la campagne présidentielle de 2007. L'enquête, ouverte en 2013 par les juges d'instruction du parquet financier de Paris, est menée par les magistrats Serge Tournaire et Aude Buresi. Alexandre Djourhi est de son côté soupçonné d’avoir joué les intermédiaires.

Malgré les dénégations de l’entourage de Nicolas Sarkozy, le 22 mai 2018, la chaîne France 2 avait diffusé une interview exclusive de Moftah Missouri, ancien conseiller et interprète du colonel Kadhafi dans laquelle il a déclaré que l’ex-président libyen « a aidé Sarkozy » en lui fournissant « de l’argent » pour le financement de sa campagne électorale de 2007.

Son témoignage a ensuite été corroboré dans le même reportage par celui de l’ancien directeur de cabinet de Mouammar Kadhafi, Béchir Saleh. Filmé en caméra cachée, l’homme a admis que « Kadhafi avait un budget spécial pour les personnes qu'il souhaite soutenir » et affirmé « oui c’est vrai » concernant les accusations de financement libyen de la campagne présidentielles de Nicolas Sarkozy.

Ziad Takieddine, qui était l’un des principaux accusateurs, a cependant opéré une retentissante marche-arrière début novembre 2020.

Alors qu’il affirmait jusqu’alors, avoir servi d’intermédiaire dans cette tentaculaire affaire, Takieddine est revenu sur cette version en dédouanant Sarkozy, dans une vidéo.

« Monsieur Sarkozy n’a pas eu un financement libyen pour la campagne présidentielle » a-t-il assuré.

Ziad Takieddine accuse désormais « le juge » d’avoir « voulu tourner ça à sa manière » en le faisant « dire des propos qui sont totalement contraires aux propos » qu’il tenait durant ses auditions.

« Il n’y a pas eu de financement de campagne présidentielle par Monsieur Sarkozy. Jamais » a lancé Ziad Takieddine dans sa vidéo tournée depuis le Liban où il est en fuite.

Nicolas Sarkozy reste mis en examen dans cette affaire, pour « corruption passive », « financement illégal de campagne électorale », « recel de fonds publics libyens » et « association de malfaiteurs ».

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