AA / Ramallah, Palestine – Istanbul / Qais Abu Samra - Betul Yilmaz

Des colons israéliens illégaux ont détruit des puits d’eau dans une localité palestinienne de Cisjordanie, dans le cadre des attaques continues dans les territoires occupés, a rapporté lundi une organisation locale.

Selon un communiqué de la société des eaux de Jérusalem (Jerusalem Water Undertaking), des colons armés ont détruit dans la nuit de dimanche les puits d’Ein Samiya, situés à Ramallah, au centre de la Cisjordanie, interrompant totalement l’accès à l’eau.

L’organisation a précisé que ces puits constituaient l’unique source d’eau pour des dizaines de villages palestiniens de la région.

Elle a mis en garde contre une crise hydrique sans précédent dans toute la zone « si aucune mesure n’est prise pour mettre fin aux attaques des colons israéliens ».

Depuis les années 1960, les six puits d’Ein Samiya, dans la ville de Kafr Malik, approvisionnaient en eau potable la majorité des localités situées à l’est de Ramallah, en Cisjordanie occupée.

D’après les statistiques palestiniennes, environ 770 000 colons vivent dans 180 colonies et 256 avant-postes illégaux en Cisjordanie occupée.

Les autorités palestiniennes ont recensé au moins 2 153 attaques de colons israéliens illégaux au cours du premier semestre de cette année, entraînant la mort de quatre Palestiniens.

Par ailleurs, dimanche, des dizaines de colons israéliens appartenant au groupe d’extrême droite Tzav 9 ont bloqué des centaines de camions d’aide humanitaire en provenance de Jordanie à destination de la bande de Gaza, selon le quotidien Israel Hayom.

« Pas d’aide pour Gaza tant que le dernier otage n’est pas rentré », ont-ils scandé.

Des familles d’otages israéliens retenus à Gaza se sont également rassemblées sur le pont Allenby, le seul poste-frontière officiel reliant la Cisjordanie occupée à la Jordanie.

Selon les estimations israéliennes, 50 otages se trouvent toujours à Gaza, dont 20 seraient encore en vie. En parallèle, plus de 10 800 Palestiniens sont détenus dans les prisons israéliennes, où ils subiraient des actes de torture, des privations alimentaires et un manque d’accès aux soins ayant entraîné plusieurs décès, d’après des ONG israéliennes et palestiniennes ainsi que divers médias.

Des négociations indirectes sont en cours à Doha, au Qatar, entre Israël et le Hamas, dans le but de parvenir à un accord incluant un cessez-le-feu et un échange de prisonniers.

Malgré les appels internationaux à une trêve, Israël poursuit depuis octobre 2023 une offensive meurtrière sur la bande de Gaza, ayant causé la mort de plus de 58 000 Palestiniens, majoritairement des femmes et des enfants.

Les bombardements incessants ont ravagé l’enclave palestinienne, provoqué des pénuries alimentaires et favorisé la propagation de maladies.

En novembre dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt à l’encontre du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et de son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis à Gaza.

Israël fait également face à une plainte pour génocide devant la Cour internationale de justice (CIJ) dans le cadre de son offensive contre l’enclave.

* Traduit de l'Anglais par Adama Bamba