Tunisie : Grève illimitée à Tataouine
- Les grévistes exigent que le gouvernement mette en œuvre «l'accord d'El-Kamour» conclu en 2017

Tunisia
AA / Tataouine (Tunisie) / Haytham Al-Mahdhi
Une Grève illimitée a été décrétée, vendredi, dans le gouvernorat tunisien de Tataouine (sud-est), pour exiger du gouvernement qu’il respecte les engagements pris par l’Etat dans le cadre de l’accord d’El-Kamour, conclu en 2017.
Toutes les institutions gouvernementales de la région, à l'exception de certains établissements scolaires, des hôpitaux et un certain nombre d'établissements privés, observeront cette grève.
Salem Bounhas, membre de l'Union régionale du travail de Tataouine, affilié à l'Union générale tunisienne du travail (UGTT / Syndicat), a déclaré à l'Agence Anadolu "Il a été décidé aujourd'hui d’interrompre le travail dans les installations énergétiques implantées dans le désert et d'y suspendre la production".
Et d’ajouter : "Nous avons lancé aujourd'hui une grève générale illimitée qui inclut toutes les institutions du secteur public et de l’administration publique, de même que la production sera suspendue dans toutes les installations pétrolières et gazières situées dans le désert, jusqu'à ce que le gouvernement réponde aux revendications de la région".
Bounhas a tenu le gouvernement pour responsable de la grève, "après qu'il ait ignoré les droits du gouvernorat et n'ait pas appliqué l'accord de d’El-Kamour dans son intégralité."
Le gouvernement tunisien avait conclu un accord avec les représentants du Sit-in d’el-Kamour, à Tataouine, en juin 2017, pour lever le Sit-in qui a duré plus de deux mois, en contrepartie de l’approbation des revendications des protestataires portants sur le développement de la région et la création de nouveaux emplois.
L'Union régionale du travail de Tataouine et la "coordination" du Sit-in d'El-Kamour, avaient appelé, jeudi, à une grève générale illimitée qui inclurait tous les secteurs publics, ainsi que le secteur pétrolier et gazier.
Le gouvernement tunisien a approuvé, mardi, un certain nombre de mesures pour le gouvernorat de Tataouine, notamment l'affectation de 500 personnes dans un certain nombre de secteurs jusqu'à la fin de l'année en cours. Des mesures qui ont été rejetées par les grévistes de Tataouine.
Les manifestants demandent la mise en œuvre de la promesse d’affectation de 1500 personnes à des emplois au sein des sociétés pétrolières implantées dans la région, l'emploi de 500 autres dans la Société Tunisienne pour l’Environnement (spécialisée dans l'aménagement paysager des entrées de villes) et d’allouer 80 millions de dinars (environ 32 millions de dollars) par an au fonds de développement du gouvernorat, comme convenu lors de l’accord de 2017.
La région de Tataouine, qui représente un quart de la superficie du pays, est riche en pétrole et en gaz, et des sociétés énergétiques nationales et étrangères sont implantées dans différentes zones du désert environnant.
Selon les chiffres officiels, les champs pétrolifères et gaziers de la région de Tataouine représentent 40% de la production pétrolière tunisienne et 20% de la production gazière du pays.
*Traduit de l’Arabe par Mourad Belhaj
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