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Tunisie : des tables d’iftar en l’honneur des personnes démunies

- Pendant le Ramadan, l’élan de solidarité bat son plein. Les aides et les tables de l’Iftar se multiplient partout en Tunisie

Hajer Cherni  | 07.04.2023 - Mıse À Jour : 10.04.2023
Tunisie : des tables d’iftar en l’honneur des personnes démunies

Tunisia

AA / Tunis / Hajer Cherni

Le mois de Ramadan est propice aux œuvres de charité où on se rappelle les valeurs de solidarité et de tolérance. Associations et organisations se mobilisent alors que certaines familles font plus que jamais preuve de générosité et de partage pour soutenir les familles en situation précaire malgré la conjoncture actuelle.

L’élan de solidarité bat son plein. Les aides et les tables de l’Iftar se multiplient partout en Tunisie.

Sous une grande tente érigée à l'Avenue Hedi Chaker à Nabeul, des tables ont été placées pour accueillir sans distinction d’origine ou de religion des personnes en situation précaire.

Des repas sont proposés dans cet espace privé offert gratuitement par des propriétaires philanthropes.

Des dattes, une soupe, une salade tunisienne et un plat principal accompagné du pain et d’un dessert sur le plateau attendent les bénéficiaires, à l’heure de la rupture du jeûne.

Cette année, le restaurant syrien ‘’Syrian Corner’’, qui vient d’ouvrir ses portes il y a tout juste six mois, a participé en coordination avec l’Organisation Tunisienne pour l'Education et la Famille Nabeul à la tenue de cette initiative dont le coup d’envoi a été donné au début de ce Ramadan. Le but étant de réunir des personnes dans le besoin autour des repas d’Iftar.

Tous les soirs, près de 120 plats sont servis par une dizaine de bénévoles du Croissant Rouge et du Bureau régional, qui s'activent à préparer les plats, afin de permettre aux jeûneurs de profiter de ce moment traditionnellement chaleureux.

Etudiants ou employés, ils n’hésitent pas à consacrer du temps et à s’investir.

Chaque jour, les bénévoles se rendent au restaurant syrien qui a mis à leur disposition tous les équipements nécessaires pour servir les gens. Au programme, épluchage des légumes, désinfection des fruits et la mise en place des tables. Alors que d’autres s’occupent des marmites pour concocter des plats. Chacun vient aider en fonction du temps qu'il peut donner et selon ses moyens.

‘’Ces valeurs sont le trait distinctif de notre culture arabo-musulmane.’’, a indiqué Heni Hendi, propriété du restaurant en nous rappelant que ce dîner est destiné aux nécessiteux durant tout le mois Saint.

Le propriétaire du restaurant souhaite apporter une assistance à ces personnes vulnérables tout au long de l’année. ‘’Il s’agit d’une mission, clairement noble, qui permet à ces personnes de se nourrir sans avoir à mendier’’, assure-t-il.

Des sans-abris, des passants ou encore des familles défavorisées en bénéficient, sur place ou à emporter.

Une vingtaine de personnes patientent déjà, peu avant la rupture du jeûne. Ils arrivent en avance de peur de ne rien avoir. De confession musulmane mais pas seulement, ils arrivent seuls ou en famille, tous venus profiter de cette ambiance chaleureuse de ce mois béni. D’autres viennent uniquement récupérer leurs box remplis de nourritures.

Anadolu s’est rendue à Nabeul à la rencontre des organisateurs de cette initiative.

S’exprimant au micro de AA, le directeur de l’Organisation Tunisienne pour l'Education et la Famille Nabeul Anouar Halloumi nous a expliqué que cette initiative date de sept ans et s’est poursuivie jusqu’à 2020, date à laquelle, leurs repars d’iftar ont été suspendus en raison de la pandémie. Or les actions solidaires se sont poursuivies à travers la livraison d’une sorte ‘’d’iftar box’’.

‘’Cette initiative est au service des plus démunies mais n’importe qui peut en profiter’’, a-t-il assuré et de préciser que l’organisation est prête à fournir 1 876 repars au profit de 260 et 300 personnes.

Halloumi affirme, en ce sens, que l’organisation observe une hausse des personnes accueillies chaque Ramadan.

Des tomates en conserve, de la viande ou du poulet… la plupart des denrées alimentaires distribuées, poursuit-il, sont financées par des hommes d’affaires, des sociétés ou encore des hôtels. ''C’est à eux que nous faisons appel'', a-t-il insisté.

Rencontré près de la tente, Mohssen, préférant garder l'anonymat, vit seul et affronte ce mois dans la précarité. Il nous signale que quelques minutes avant la prière d'al-Maghreb, aucun restaurant populaire n'est ouvert. Seuls des gens se dépêchent pour rompre leur jeûne en famille avant que les coups de canon ne retentissent. Le silence règne en maître dans cette ville, qui quelques minutes avant, ressemblait à une ruche.

‘’Je viens de tomber sur cette tente qui fait rassembler des gens autour d’une même table pour un repas chaud. J’ai senti l’odeur de la soupe qui se répand dans la rue. C’est un moment convivial que j’aimerais bien partager avec mes frères et sœurs. Pour une fois je peux savourer un iftar'', regrette-t-il. Faute de moyens, Mossen saute des repas ou fait le choix de ne plus manger de viande ou de poisson, car les prix sont inabordables pour lui.

Le Ramadan, ce mois de grande générosité et d’hospitalité envers les démunis reflètent l’attachement des Musulmans aux valeurs de l'entraide et du partage à travers des actions sociales multiples et variées.

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