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Minusma : le comeback des Tunisiens

1 23  | 05.02.2019 - Mıse À Jour : 06.02.2019
Minusma : le comeback des Tunisiens

Tunisia

AA/ Tunis / Slah Grichi

"Nous nous réjouissons de ce retour à la coopération effective entre la Tunisie et l' ONU (Organisations des Nations Unies) au niveau des missions de maintien de la paix décidées par le Conseil de sécurité", déclarait à Anadolu Abdelkérim Zbidi, le ministre de la Défense nationale, sitôt terminée la cérémonie du départ du premier vol à destination de Bamako du Hercule C130 réservé par l'armée de l'air pour l'opération Minusma (mission multidimensionnelle des Nations Unies pour la stabilisation au Mali).

Cet appareil effectuera d'autres allers-retours pour faire acheminer les 75 militaires multidisciplinaires de l'armée de l'air désignés, qui ne se réuniront au complet en terre malienne qu'une fois les derniers imposants équipements et autres matériels débarqués, dont une bonne partie a déjà été envoyée par voie maritime.

Le ministre qui a exhorté les Casques bleus tunisiens à faire preuve d'abnégation, de respect du droit international et de la Charte des Nations Unies, tout en favorisant l'esprit de symbiose dans leur coopération avec les autres intervenants et partenaires, aime rappeler qu'en un demi-siècle de partenariat avec l'ONU, l'armée tunisienne, représentée par ses soldats - Casques bleus, a toujours laissé la meilleure des impressions, menant ses missions dans la rigueur, la discipline, le professionnalisme et le discernement requis.

"Depuis 1960, date de la première participation tunisienne à une mission onusienne (au Congo) et alors que notre armée était toute jeune, et jusqu'à 2010 qui a marqué notre dernière intervention multinationale de paix (République démocratique du Congo - RDC), aucun incident fâcheux ni autre dépassement n'ont été enregistrés", souligne-t-il.

Et d'ajouter que c'est dans la logique des choses que le retour, neuf ans après, dans le giron des missions "Casques bleus" dans le monde, s'est fait le plus naturellement du monde et a même été salué par le Secrétaire général adjoint de l'ONU, chargé des opérations de maintien de la paix qui a souligné le professionnalisme et la discipline des soldats tunisiens.

"Aussi est-ce sous le signe de ces deux valeurs que nous avons placé notre participation à la Minusma", explique encore Abdelkérim Zbidi.

- Retour en force

Et si cette absence s'explique par les événements que connaît la Tunisie depuis janvier 2011 et l'apport de l'armée dans la stabilisation de la situation, la sécurisation des frontières et la lutte contre l'explosion du terrorisme surtout, il n'en demeure pas moins que 23 officiers tunisiens ont continué d'opérer en tant qu'observateurs, experts ou contrôleurs dans des pays à turbulences que sont le Soudan, la République centrafricaine, la RDC et le même Mali.

A noter que la mission des 75 militaires de l'armée de l'air dans le cadre de la Minusma ne consistera pas à s'interposer entre les belligérants, encore moins à confronter les rebelles, mais à apporter un soutien logistique aux forces onusiennes sur terre, par le transport personnel et de matériel, ainsi que par les évacuations médicales.

Cela ne sera pas le cas des trois missions de maintien de la paix qui restent à désigner par l'ONU pour cette année 2019 et auxquelles l'armée tunisienne prendra part.

En effet, il a été convenu que cette dernière tienne prêt un contingent de réaction rapide de 750 hommes des forces spéciales, appuyés par 150 membres de la police militaire. Clair que leur rôle ne sera pas que logistique.

Pour en revenir à la présence tunisienne à cette mission onusienne, disons qu'elle se distinguera au moins par trois primeurs. Il s'agit de la première intervention après l'ère Ben Ali, de la première mission de l'armée de l'air qui, plus est, enregistrera la présence inédite d'un Casque bleu femme de Carthage.

Le capitaine Olfa Lajnef -c'est d'elle qu'il s'agit-, pilote de son état, ne cache ni sa fierté ni son enthousiasme de faire partie de cette opération où elle veut se montrer à la hauteur de la confiance placée en elle et du niveau d'émancipation auquel la femme tunisienne est parvenue.


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