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Cameroun / Crise anglophone : une fillette tuée par un gendarme à Buea

-Le gendarme a été lynché à mort par la population en colère

Nadia Chahed  | 15.10.2021 - Mıse À Jour : 15.10.2021
Cameroun / Crise anglophone : une fillette tuée par un gendarme à Buea

Cameroon

AA/Cameroun/Peter Kum

Une écolière de cinq ans a été tuée, jeudi par un gendarme lors d'un contrôle dans la ville de Buéa, dans le Sud-Ouest ( anglophone) du Cameroun.

Un gendarme a tué une écolière en tirant sur un véhicule où elle se trouvait alors qu’elle allait à l’école, ont annoncé jeudi le gouverneur du Sud-Ouest et des ONG locales.

« Nous sommes tous des parents. Ca fait très mal de perdre un enfant dans des circonstances pareilles. Nous appelons la population au calme. C'est un incident triste et malheureux », a déclaré le gouverneur du Sud-Ouest, Bernard Okalia Bilaï, à la foule en furie qui avait envahi ses services avec la dépouille de l’écolière.

Le responsable n'a toutefois donné aucune précisions sur les circonstances de la mort ni sur les motivations du gendarme.

Dans un communiqué, l’archevêque du diocèse de Buea, Monseigneur Michael Bibi, a noté que c’est avec beaucoup d’émoi qu’il a constaté l’assassinat de cette écolière par un gendarme près de l’église catholique de Buea.

« Le gendarme a tenté de s’enfuir mais a été vite rattrapé par une foule en colère qui l’a lynché à la mort », a souligné l’archevêque de Buea.

« La population a réagi en lynchant le gendarme. Plus de 500 personnes sont sorties et ont marché avec la dépouille de la victime jusqu'au bureau du gouverneur. Celui-ci a tenté d'apaiser les gens en promettant des sanctions », a indiqué à l’agence, Blaise Chamango, responsable de l'ONG Human Rights Watch, présente à Buea.

Dans un communiqué, le ministère camerounais de la défense a reconnu que le gendarme a réagi d’une manière « inappropriée » et « inadaptée ».

Les autorités camerounaises ont par ailleurs annoncé l’ouverture d’une enquête.

Dans les deux régions Sud-Ouest et Nord-Ouest, où vit l'essentiel de la minorité anglophone, les groupes armés séparatistes et les forces de sécurité se livrent à un conflit meurtrier depuis quatre ans.

Les deux parties sont souvent accusées par des ONG d’exaction et de crimes contre la population civile.

« La crise dans les régions anglophones du Cameroun a eu un impact dévastateur sur les civils, mais les responsables de graves exactions n’ont encore subi aucune conséquence », a souligné l’ONG Human Rights Watch dans un rapport publié en août dernier.

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