AA / Alger / Aksil Ouali

Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a accordé, ce mercredi, la grâce présidentielle à l’écrivain algéro-français, Boualem Sansal, incarcéré depuis novembre 2024 à Alger. Selon un communiqué de la présidence algérienne, cette décision intervient suite à la demande que lui a adressée, le 10 novembre courant, le président Allemand Frank-Walter Steinmeier.

« Le 10 novembre 2025, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a reçu une demande de M. Frank-Walter Steinmeier, président de la République fédérale d'Allemagne, visant à accorder une grâce à Boualem Sansal. Le président de la République a répondu favorablement à cette demande, qui a retenu son attention en raison de sa nature et de ses motifs humanitaires », a indiqué ce communiqué.

Et d’ajouter : « En application de l’article 91, paragraphe 8, de la Constitution et après consultation légale, le président de la République a décidé de répondre favorablement à la demande de Son Excellence le président de la République fédérale d'Allemagne, pays ami. L'État allemand se chargera du transfert et du traitement de l'intéressé ».

L’article 91 de la Constitution algérienne définit les prérogatives du président de la République qui dispose, selon le paragraphe 8 « du droit de grâce, du droit de remise ou de commutation de peine ».

Pour rappel, le Président allemand, rappelons-le, a demandé à son homologue algérien « d’accomplir un geste humanitaire en graciant l’écrivain Boualem Sansal ». Compte tenu de l’âge avancé de Boualem Sansal et de la fragilité de son état de santé, Frank-Walter Steinmeier a proposé qu’il « soit autorisé à se rendre en Allemagne afin d’y recevoir des soins médicaux ».

« J’ai demandé à mon homologue algérien la grâce de Boualem Sansal. Un tel geste serait l’expression d’un esprit humanitaire et d'une grande clairvoyance politique. Il refléterait les relations personnelles de longue date que j'entretiens avec le Président Abdelmadjid Tebboune, ainsi que les excellents rapports entre nos deux pays », avait déclaré le Président allemand.

Boualem Sansal a été arrêté le 16 novembre 2024 à l’aéroport d’Alger à son retour de France où il avait tenu quelques semaines plus tôt des propos jugés « attentatoires à l’intégrité et à l’histoire de l’Algérie ». C’était sur le média d’extrême-droite Frontières. Il avait alors soutenu qu’une « partie du territoire actuel de l’Algérie appartient historiquement au Maroc ».

En mars dernier, il a été condamné à cinq ans de prison ferme par le tribunal de première instance de Dar El Beida, une peine confirmée le 1er juillet par la Cour d’appel d’Alger. Son incarcération était l’un des points ayant compliqué la crise entre l’Algérie et la France qui dure depuis juillet 2024.