Algérie : le MSP refuse d'entrer au Gouvernement après s'être vu refuser le statut de partenaire
- Selon Abdel Razzaq Makri, chef du mouvement « Société pour la paix », le plus grand parti de mouvance islamique du pays

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AA / Algérie
Le Mouvement de la société pour la paix en Algérie (MSP) a déclaré en ce mercredi que sa décision, de ne pas participer au nouveau gouvernement, avait plusieurs raisons, dont la plus importante résidait dans le fait de s'être vu "refuser" le statut de partenaire de gouvernance, lors de la prochaine étape.
C’est ce qui ressort d'une conférence de presse tenue par Abdel Razzaq Makri, chef du Mouvement de la société pour la paix (le plus grand parti d'obédience islamique du pays), au cours de laquelle il a expliqué les raisons pour lesquelles le Conseil de la Choura du MSP avait rejeté, mardi, une offre présidentielle d'entrer dans le gouvernement issu des élections législatives du 12 juin.
Le président Abdelmadjid Tebboune a reçu, dimanche, une délégation du Mouvement dirigée par Makri, dans le cadre des consultations avec les partis qui ont remporté des sièges parlementaires aux élections du 12 juin, afin de former le prochain gouvernement.
Makri a déclaré aujourd'hui : "l'offre du président Tebboune d'entrer au gouvernement se résume dans le fait que le mouvement rejoigne une majorité présidentielle qui mette en œuvre le programme du président et ses engagements envers le peuple".
Et d’ajouter que "selon cette offre, le Mouvement n'a pas le droit de choisir le nombre et le type de ministères qu'il occuperait, dans la mesure où le Mouvement nomme des personnes et la présidence fait son choix parmi les nominés pour les intégrer au nouveau gouvernement", expliquant: "Cette offre ne nous permet malheureusement pas d'influencer les choix politiques et économiques, comme nous l'avons promis aux électeurs".
Et de poursuivre "il est déraisonnable d'abandonner notre programme pour lequel le peuple nous a élus (...) nous voulons être au pouvoir et non en façade du gouvernement".
Abdelmadjid Tebboune a accepté la démission du gouvernement d'Abdelaziz Jarad, jeudi, en vue de la formation d'un nouveau gouvernement après la tenue des premières élections législatives depuis la démission d'Abdelaziz Bouteflika (1999 - 2019) le 2 avril 2019 de la présidence algérienne, sous la pression de protestations populaires contre son régime.
L'ancien parti au pouvoir, le Front de libération nationale (FLN), est sorti vainqueur des suffrages avec 98 des 407 sièges de l'Assemblée nationale populaire (la première chambre du parlement).
Les indépendants sont arrivés en deuxième position avec 84 sièges, suivis du Mouvement de la société pour la paix (MSP) avec 65 sièges, et du "Rassemblement national démocratique" (RND) (le deuxième parti de l'ancienne coalition au pouvoir) avec 58 sièges.
Le parti Le Front El Moustakbal (conservateur) a remporté 48 sièges, puis le Mouvement de construction nationale (d'obédience islamique) en a obtenu 39.
Avec ces résultats, la formation d'une majorité au sein du Parlement nécessiterait une coalition d'au moins 3 blocs parlementaires, pour atteindre les 204 sièges.
* Traduit de l’arabe par Mounir Bennour.
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