AA/Berlin

Le ministre allemand de l’Intérieur, Thomas de Maiziere, a mis en garde, vendredi, contre une hausse «massive» des attaques contre des demandeurs d’asile, alors que l’Allemagne est le pays qui accepte le plus de réfugiés parmi les Etats européens.

«Nous sommes témoins d’une hausse massive des attaques xénophobes contre les demandeurs d’asile», a déclaré de Maiziere dans une interview avec le journal Berliner Morgenpost.

«Cette année, plus de 490 attaques criminelles ont été commises contre des demandeurs d’asile» a-t-il ajouté.

Ces chiffres démontrent une augmentation dramatique des attaques contre des centres de réfugiés, comparé aux années précédentes.

L’Allemagne se prépare à accepter 800 000 demandes d’asile d’ici à la fin de l’année.

L’année dernière, 162 attaques contre des refuges ont été enregistrées par la police à travers l’Allemagne.

En 2013, elles étaient au nombre de 58, et l’année précédente, 24 avaient été signalées.

Depuis janvier, l’Allemagne a admis environ 577 000 réfugiés, soit plus du double des statistiques de toute l’année 2014, où l’arrivée de 280 000 demandeurs d’asile avait été enregistrée.

De Maiziere a confié être profondément préoccupé par les campagnes contre l’immigration lancées par des groupes et des partis politique de droite.

«Nous avons analysé les profils des suspects identifiés et le résultat est choquant. Un tiers de ces suspects sont déjà connus de la police en tant qu’extrémistes de droite en raison de leur casier judiciaire. Mais deux-tiers d'entre eux sont des personnes ordinaires… sans aucun casier judiciaire. Cette tendance croissante vers la violence est inquiétante» a révélé le ministre allemand.

De Maiziere a appelé les figures politiques et les autorités à prendre une position ferme contre les protestations violentes et les crimes contre les réfugiés.

«Nous devons clairement leur dire que ce qu’ils font est inacceptable» a-t-il insisté.

«Ces crimes incluent des agressions physiques, des tentatives de meurtre, des incendies criminels. C’est une honte pour l’Allemagne» s’est indigné le ministre qui a également réclamé des actions plus fortes contre les propos injurieux et les discours de haine.